Mercredi 21 septembre dernier, la section vicoise de la société archéologique et historique du Gers avait organisé une conférence sur la moutarde de Bezolles présentée par Jacques Couzinet et Jean Estingoy.
Etaient présents Pascal Geneste, directeur des archives départementales du Gers, Jacques Lapart, président de la société archéologique du Gers et Emeline Lafon, conseillère départementale.
La deuxième partie de soirée a donné lieu à la présentation de l'ouvrage « Moulins de Fezensac, enquête-recensement », réalisé par la section vicoise de la société archéologique et historique du Gers.
« O philosophes, les expériences de physique bien constatées, les arts et métiers, voilà la vraie philosophie
Mon sage est le conducteur de mon moulin lequel pince bien le vent, ramasse mon sac de blé, le verse dans la trémie, le moud également et fournit à moi et aux miens une nourriture aisée. »
C'est cet hommage rendu par Voltaire aux moulins à blé qui sert de prologue à l'ouvrage « Moulins de Fezensac, enquête-recensement »
Le travail déjà réalisé sur le petit patrimoine concernait les lavoirs, les cadrans solaires mais rien de récent sur les moulins à farine .
En 2017, Georges Courtès, président de la société archéologique du Gers a proposé de réaliser un inventaire de tous les moulins à eau ou à vent du Gers présents ou disparus.
Comme le souligne Georges Courtès dans sa préface, l'équipe vicoise a été la plus réactive.
Il en profite pour rendre hommage à Louis Lagravère, fondateur de la section .
L'étude a été réalisée pour l'ensemble du canton de Fezensac issu du redécoupage de 2014, soit 33 communes.
Chacun a choisi un secteur et a commencé ses recherches en suivant la même méthodologie : consultation des cartes, passage aux archives départementales avant de se rendre sur le terrain.
Les chercheurs ont identifié 138 moulins : 67 moulins à eau et 71 moulins à vent.
En ce qui concerne l'état de conservation, ils les classent en moulins disparus ( 85 ), moulins ruinés ( 16 ) et moulins existants ( 37 )
90 % des moulins ont été construits avant la Révolution.
La présentation de l'enquête consacre un petit paragraphe au personnage du meunier, personnage important de la société villageoise qui prépare l'aliment de base indispensable à la nourriture quotidienne, un personnage souvent caricaturé qui avait la réputation d'être voleur car prélevant plus que son dû !
Les proverbes gascons évoquent cette mauvaise réputation : "Moulié, pano laa hario à plen quartié " ( Meunier, vole la farine à plein quartier )
Mais le corps de l'ouvrage est constitué de l'inventaire des moulins dans des fiches « commune-moulins » classées par ordre alphabétique des communes.
Un cartouche identifie le moulin : canton, coordonnéés géographiques, numéro de parcelle, état actuel...
Puis trois paragraphes concernent sa situation, sa constuction et son histoire.
Cette dernière partie est particulièrement intéressante car elle nous apprend, quand cela est possible, depuis quelle époque l'existence du moulin est attestée, l'historique des ventes, cessions....
L'ouvrage est agrémenté de belles photo souvent didactiques.
C'est un ouvrage exhaustif, précis, de belle présentation, qui a demandé des heures de travail aux chercheurs que l'on se doit de féliciter.
Ont participé à la recherche Marcel Aïo, Georges Conseil, Robert Couffinal, Pierre Courtel, Jacques Couzinet, Edmé Dantin, Claire Delinière, Jean-Michel Dupeyron, Robert Dussaux, Christiane Georgen-Trepout, Marc Labarta, Léa labidalle, Guy Miquel, Maggy Olivier-Gomolko, Danielle et Jean-Claude Pallas, Marcel Péré.
L'ouvrage a pu être publié grâce au soutien du département.
Vous pouvez vous procurer l'ouvrage chez Ludo' Vic ou lors de la prochaine conférence le 19 octobre qui s'intitulera "Contes et légendes de Gascogne" par Rose-Marie Richard.
Pierre DUPOUY