L'exposition photographique "Portraits de Terraubois" organisée par l'association Le Grizzli Vert a démarré hier soir à 18 heures lors d'un vernissage bien vivant. Cette série de treize portraits en diptyque réalisés par la photographe et co-fondatrice de l'association, Camille Levert, présente le visage d'anciens du village à la lumière de leurs souvenirs vieux d'il y a au moins quarante ans. L'association est née il y a moins d'un an et a pour but d'exposer le travail d'artistes invités, de collaborer avec d'autres associations locales ou lointaines, d'encourager les gens à mettre la main à la pâte d'une par, mais aussi, et c'est le cas pour cette exposition-là, d'initier des projets, qui mêlent les arts de l'image et la mémoire des habitants, anciens, nouveaux, ou temporaires. Camille Levert et Laure Vallespir aiment conserver et recycler, les objets, les anecdotes et surtout dénicher des trésors qui racontent une histoire, sortent de l'ombre et reprennent vie. Ainsi depuis plusieurs mois, leur idée en tête, elles ont discuté avec des habitants du village pour mettre sur pied ce projet. L'élaboration fut lente mais la recherche et la curiosité qu'elle a suscité, ont finalement permis les prises de vues. Parfois chez les personnes quand cela était nécessaire, mais la plupart du temps dans un studio installé pour l'occasion par la photographe au sein de l'Espace Vallespir que le kinésithérapeute Gallois Martin Vallespir prête à l'association Le Grizzli Vert. Et tout l'intérêt de ce travail, repose sur la série de questions, liées au passé des habitants. En effet, chaque personne a été prise deux fois, une première, le visage le plus neutre possible, souvent le masque social que l'on s'habitue à porter, et la deuxième, après une pause, une profonde respiration, une mini-méditation qui fait oublier quelques instants le chaise sur laquelle ils sont assis. Une question, leur question, choisie après avoir enquêté sur leur vie, les ramène alors à eux-même, leur fait ouvrir les yeux et immédiatement repartir, loin, parfois très loin, dans un passé, souvent trop bien rangé, mais parfois tout à fait intact. Et le second cliché est pris à cet instant précis. Le regard qui fouille, qui voyage, et qui ramène parfois des émotions, des sourires, des tensions, des soupirs, bref, des couches de vies qui ont permis ce moment présent. La démarche est simple, mais il fallait y penser, et surtout la mener à bien. Ce projet, cette série, n'est que le début d'un lent travail que Le Grizzli Vert vient d'entamer sur son territoire. Sur le même mode, du mélange de genre et d'époques, l'association a collaboré avec le talent de certaines couturières de l'association Les Petites Mains Terrauboises, pour broder, sur d'anciennes cartes postales du village, ce qu'elles y ont vue. Parfois des bribes de souvenirs, parfois des fantaisies qu'elles imaginent. L'année prochaine, Portraits de Terraubois sera à nouveau exposé, accompagné de sa suite, croquis, détournements d'images, du son et tout ce qui peut découler de ces regards, et des tiroirs qui s'ouvrent peu à peu, qui révèlent d'autres photos, oubliées, ressorties, ainsi que les histoires qui les accompagnent.
L'exposition est ouverte tous les week-ends après midi, ou sur simple demande jusqu'au premier week-end de septembre inclus.
2, place de Gascogne à Terraube. 06 01 06 77 02