« Despiau Chevalets répond à trois objectifs, maintenir l’emploi dans le territoire rural, en prouvant que l’excellence ce n’est pas que dans les villes et qu’à toutes les échelles il y a ici une conciliation entre l’économie et l’écologie », déclarait ce vendredi 26 novembre en début de soirée, la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga, venue pour inaugurer le nouveau bâtiment de l’entreprise « Chevalets Despiau ».
Laquelle a vue son projet soutenu par la Région à hauteur de 450 000 euros pour le bâtiment, 150 000 euros pour du matériel de sciage sécurisé et 75 000 euros pour une chaudière afin de recycler les rebus du bois. Située dans la zone Lafourcade Nord à Gimont, la nouvelle usine de 2 500 m2 avec de nouvelles machines emploie 19 personnes.
Côté économie
En créant en 1984 sa fabrique de chevalets, [une petite pièce de bois qui mine de rien contribue à 20% du résultat acoustique en soutenant les cordes des violons, des violoncelles, des altos ou des contrebasses], le Gimontois Jean-Louis Despiau par ailleurs violoniste et altiste, en connaissait l’importance. C’est dans l’atelier de menuiserie de son père, Marius, qu’il commencera à produire ses chevalets et à développer son affaire en allant les présenter dans les salons internationaux tenus dans toute l’Europe. Un travail de longue haleine qui portera ses fruits puisqu’avant la crise sanitaire les « Chevalets Despiau » exportaient à 95% de sa production soit des milliers de pièces vers l’Europe, l’Asie et les États-Unis. « En effet, révèle Nicolas Despiau, notre activité a baissé de 40% environ mais nous constatons un début de reprise même si les salons sont moins nombreux ».
Côté écologie
Malgré le succès avéré de l’entreprise, les deux frères, Pierre-Jean et Nicolas Despiau, ne sont pas restés les bras croisés. Ils innovent en ayant créé un coffret contenant divers modèles de chevalets, « bien utile pour les luthiers », et en mettant sur le marché les chevalets « Despiau Planet » aux excellentes qualités acoustiques et estampillés 3 arbres. « Pour cela nous avons imaginé comment respecter les ressources de la forêt et garantir sa présence pour les générations futures ». Il s’agit de ne plus se fier au côté esthétique et visuelle de l’arbre [érables des forêts de Bosnie-Herzégovine], « un bois sans défaut », mais de « retenir les arbres de qualité exceptionnelle que l’analyse visuelle ne retenait pas », confie Pierre-Jean Despiau. Un moyen pour respecter la forêt et de préserver sa ressource.
Déclaration
Franck Villeneuve, maire de Gimont : « Quoi de plus beau qu’un chevalet, rares sont ceux qui le remarque pourtant indispensable pour les violons, violoncelles et contrebasse. C’est un objet essentiel pour l’art ».