Lors des cérémonies du 11 novembre, l’appel aux morts égrène les noms de jeunes hommes morts pour leur pays.
Sur le monument aux morts de Bazian, figure celui de Georges Bergès, le frère de mon grand-père qui faisait partie d’un régiment d’infanterie.
J’ai conservé sa dernière carte envoyée à ses parents.
Elle était écrite au crayon ce qui permettait de censurer le contenu en effaçant la vérité des difficultés et des dangers que les autorités préféraient taire.
Voici son contenu dont il faut deviner les mots effacés…
« Mes chers parents,
Je suis dans les tranchées depuis 15 jours dans la boue et sous la pluie.
Il fait très froid.
...tombent sur nous.
Un groupe est sorti de la tranchée, deux… Quelle tristesse !
Nous sommes en danger permanent.
Que maman ne paye pas la taxe demandée par le percepteur car comme je suis soldat, je ne dois pas la payer.
J’espère que vous vous portez bien et que vous pouvez travailler la terre et semer le blé avec les quelques bras qui restent.
Je vous embrasse. »
Georges ne reviendra pas.
Pierre DUPOUY