Sophie Pujos est arrivée à Cassaigne, voici vingt ans. Accueillie par son hôte du jour, en tant que nouveau et "bon voisin", celui-ci lui avait alors souhaité de se sentir bien dans la commune.
Un souhait totalement exaucé, puisque pour fêter son anniversaire, c'est elle qui, maintenant maire-adjoint, en lieu et place de Henri Boué, maire du village, empêché, a l'honneur de lui présenter ses vœux et ceux de l'ensemble du conseil municipal... Ce qui fait d'Henri Faget, le premier centenaire homme de la commune de Cassaigne.
Une figure du Gers, un passeur de mémoire
Comme l'a relaté la presse, de même que le Journal du Gers, Henri Faget fait l'unanimité.
Après une enfance heureuse à Cassaigne, des premières années de guerre 39-45 vécues alors qu'il était étudiant à Toulouse, un retour au domaine familial, en 1942, à la mort de son père pour en reprendre les rênes, son mariage avec Elvire Gibertha, elle aussi de Cassaigne, l'attachera définitivement à sa terre natale.
À partir de cette propriété de Cassaigne, ils feront ensemble la promotion du tourisme et de l'armagnac, et bien plus généralement, la promotion du tourisme en Armagnac. Tous deux participeront de l'envolée du tourisme populaire et Henri Faget sera alors élu président du Comité Départemental du Tourisme (CDT).
Mais toujours passionné d'histoire, Henri Faget a conservé pendant ces années d'activité toutes les archives, toutes les histoires sur Cassaigne. Une fois à la retraite, il lui a suffi de les compiler pour reconstituer alors ce qui est devenu "Cassaigne, un village en Gascogne". En fait, un énorme travail d'historien offert à son village natal. Pour Georges Courtès qui a préfacé cet ouvrage, "Henri Faget nous offre le fruit du travail d'une vie !"
En ce jour anniversaire, Sophie Pujos n'est pas peu fière d'être celle qui offre son cadeau à son concitoyen, d'autant plus que l'histoire des Faget ne s'arrête pas là. Le patrimoine, ce château et son domaine - ce dernier désormais géré par les Producteurs Plaimont Vins de Gascogne -, transmis de génération en génération depuis 1675, compte toujours des Faget parmi la population de Cassaigne, avec Françoise, la fille d'Henri, mais aussi les descendants de son fils, Bernard : sa petite-fille Isabelle et ses arrière-petits-enfants, Baptiste et Hugo.
Tous ensemble, c'est écrit, ils continueront à agir pour le développement et la promotion du village.
Mais le cadeau de la commune offert à Henri Faget est déjà en place. Fort heureusement car une légère pluie s'est invitée en ce jour anniversaire. La plaque commémorative de l'événement que Sophie Pujos présente à Henri Faget, sera apposée près du pin parasol déjà planté au pied des vignes. Un pin parasol qui en prenant de l'envergure, rappellera à tous l'engagement dont Henri Faget a fait preuve durant toute sa vie.
José-Luis Pereira, le directeur du Comité Départemental du Toursime (CDT) Destination Gers, dit d'Henri Faget : "Il a été mon mentor, c'est lui qui m'a fait connaître tout ce qu'il y avait à savoir sur le tourisme dans le Gers".
Henri Faget : le tourisme, le Gers et l'Armagnac lui doivent tant !
Mandaté par Philippe Martin, Georges Courtès lui a remis, en signe de gratitude, la Médaille Départementale au nom du président du conseil départemental.
À Georges Courtès revient l'honneur d'adresser l'hommage à Henri Faget. De ses quelques notes rédigées sur un calepin, largement développées ensuite, Le Journal du Gers vous retransmet, ci-après, la plus grande part :
"Ouvert aux évolutions de notre société, du XXe siècle mais également du XXIe siècle, pour ma part, je retiendrai surtout votre rôle de premier plan dans l'organisation du tourisme gersois.
Certes, vous êtes un professionnel mais vous avez été aussi un donneur d'idées, un fédérateur sur notre région et notre département.
Je me souviens, dans les années 70, de nos réunions pour regrouper les structures touristiques gersoises. Ce fut d'abord dans les syndicats d'initiative offices du tourisme, les pays, les parcs éclatés, le département - José est là pour témoigner également de cette action - ce fut aussi le CDT. Devenu directeur de ce comité, à partir de 1982, néophyte dans le domaine, vous m'avez apporté votre savoir précieux pour m'aider dans cette mission."
Tourisme mais aussi culture et patrimoine, avec ce domaine, ce château !
"Je n'oublierai pas et le Gers ne l'oubliera pas votre rôle d'animateur dans la résurrection de l'ancienne abbaye de Flaran au moment où Flaran venait de tomber dans la déchéance, après son incendie.
Merci Henri pour l'aide apportée au département du Gers pour tout ce que vous m'avez aussi apporté personnellement à la direction du tourisme du Gers, mais aussi à la Société archéologique du Gers.
Jacques Lapart, son président actuel, peut confirmer votre soutien à cette association en tant qu'auteur mais aussi comme conférencier.
Je retiens uniquement cela - en fait, il y aurait tant d'autres choses à évoquer - mais ce sont ces domaines que j'ai voulu souligner devant vous et avec vos amis.
Merci Henri et bon vent !"
Henri Faget prendra la parole en dernier pour adresser quelques mots à tous ceux, parents et amis, qui sont venus lui souhaiter un bon anniversaire.
"Mes amis, vous tous, témoins de ma vie à différents moments, qui m'avez aidé dans tant de passages difficiles, c'est une joie immense que de se retrouver au château où je n'étais pas revenu depuis quatre ans, mais aussi dans cette pièce de réception si pleine de souvenirs.
Cela me permet d'évoquer la vie heureuse, malgré beaucoup de deuils, que j'ai eu ici avec ma chère Elvire qui a porté, de ses mains, l'entretien et la rénovation de ce bâtiment.
Je vous remercie tous d'être venus les mains chargés de cadeaux, mais surtout d'amitié.
En effet, oui, nous avons passé de bons moments dans cette maison !
Je vous remercie une nouvelle fois tous d'être tous là et de me soutenir pour ce dernier passage important dans ma vie."
À ce moment, Henri Faget, désormais centenaire, fait une courte pause dans ses propos et rajoute avec un brin de malice dans la voix : "J'ai battu le record de la famille !"
Rires et applaudissements parmi l'assistance.
En effet, son arrière-grand-père, Clermont Laborde, était mort à 94 ans, tandis que sa tante Gabrielle Loubradou, née Faget, était décédée, elle, à 99 ans.
Le pin parasol vient d'être planté dans le parc du château devant les vignes qui font la fierté du domaine. La plaque commémorative de ce cadeau y sera rapidement apposée pour témoigner de la reconnaissance de la commune envers Henri Faget.
Photos Marc Le Saux