Un nouveau duo s'est formé : Gérard Siffert, le trompettiste, et Christophe Bouhier, l'organiste

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La trompette accompagnée par l'orgue de la cathédrale : un programme qu'il a fallu adapter à l'environnement religieux

Après une année de silence forcé par la peste noire qui nous a contraints de mettre nos vies entre parenthèses, l’orgue de la cathédrale de Condom a retrouvé sa voix pour la saison 2021 des Vespérales, à la grande satisfaction des mélomanes locaux et de passage.

Un point de passage obligé en cette nouvelle période, le contrôle obligatoire des pass sanitaires.

Heureusement, grâce à l'accueil des bénévoles, Monique Papelorey et Marlène Ziegler, les arrivants se remettent de suite dans l'ambiance avec la distribution du programme de la soirée.

En effet, le programme est toujours alléchant qui permet d’écouter ce magnifique instrument dans différentes associations : seul bien sûr, mais en duo avec un saxophone, une trompette de jazz, la voix humaine. Chaque programme est en lui-même un petit bijou, mais le concert inoubliable de cette saison est celui donné par Thierry Escaich, le 27 juillet.

On ne le présente plus : organiste, compositeur, improvisateur, de renommée internationale. Qu’une petite ville comme Condom ait pu recevoir un tel musicien est un exploit dû à la ténacité de la cheville ouvrière de l’association des Amis de l’Orgue de Condom, Claude Descudé. Qu’elle en soit remerciée ! 

Dans son programme, Thierry Escaich, après un hommage naturel à Jean-Sébastien Bach, a fait la part belle aux compositeurs français de la fin du XIX/début du XXe siècle, en particulier Saint-Saëns dont nous redécouvrons le génie durant cette année de célébration, et a terminé dans une improvisation en cinq mouvements sur l’hymne provençal « Que Canto ». Cela lui a permis de mettre en valeur la puissance et la richesse de l’instrument, en utilisant tous les jeux, les registres et les possibilités de nuances.

Les murs de la cathédrale ont vibré comme ils l’ont rarement fait. Un concert inoubliable donc, qui a été, et va être, suivi d’autres concerts, tout aussi mémorables.

Ce fut bien le cas, mardi dernier 3 août, avec une rencontre inédite celle de Gérard Siffert et sa trompette avec Christophe Bouhier. Ce dernier retrouvait à nouveau l'orgue de Condom puisque c'était avec lui qu'avait démarré la saison estivale. Il remplaçait effectivement l'artiste initialement prévu Gérald Henrie, empêché qu'on souhaite avoir l'occasion d'écouter à l'avenir.

Pour ce concert, une grande première pour tous les deux. Pas facile, la préparation en raison des distances, entre Gers pour Christophe et le pays basque pour Gérard !

Mais ils y sont arrivés pour le plaisir du public qui a ressenti la connivence qui s'est rapidement établie entre eux.

Les morceaux de jazz, avec Duke Ellignton incontournable et Fats Waller également, se sont enchaînés. Pour le final, Gérard Siffert avait choisi de plonger ses auditeurs dans un environnnement nostalgique.

Sans doute certains ont-ils découvert, avec enchantement, une ballade populaire du folklore irlandais, un air traditionnel collecté au milieu du XIXe siècle The LondonDerry Air devenu très célèbre sous le nom de Danny Boy, titre du texte écrit sur cette musique par un écossais, Frederick Weatherly, qui n'avait jamis le pied en Irlande.

Dernier morceau pour conclure la soirée, un negro spiritual que personne ne peut ignorer "Go down Moses Way down in Egypt land Tell all pharaoes to Let my people go..."

Chacun d'entre nous, à un moment ou à autre, a entendu la version, enregistrée en 1958, par  Louis Armstrong de ce gospel. Les récits des souffrances et des peines des hébreux, un chant qui met en lumière la douleur d'un peuple réduit à l'esclavage. Ainsi la liberté, une espérance en la fin prochaine de l'esclavage, l'espoir, ces idées force émanent de cette musique.

Un final auquel le public a pris grand plaisir en écoutant ces deux artistes, avec cette trompette venue s'associer au chant de l'orgue.

Qui mardi 10 août à la cathédrale ?

Le prochain rendez-vous, mardi 10 août, permettra de retrouver Emmanuel Pélaprat, à l'orgue - il fut l'un des premiers élèves de Thierry Escaich - et L'Oiseleur des Longchamps, baryton.

Gratuit - sans réservation - Pass sanitaire avec la recommandation désormais habituelle : prévoir d'être sur place avant l'heure en raison des contrôles imposés à l'entrée.

Merci à Renée Le Roux pour sa contribution à l'écriture de ce compte rendu.

Informations et renseignements : 06 85 69 37 71 ou par mail : [email protected]

Photos Marc Le Saux

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