Ce week-end aussi, les dames pourront suivre cet exemple grâce à l'opération "Ça plane pour elles !"
En pleine chaleur estivale, le 26 juin, j'y suis au Centre Vélivole d'Auch (CVA). Aucun souci pour trouver Daniel Barbaza, le président du CVA, il suffit de prendre le premier chemin à gauche, après le passage à niveau quand on pénètre dans l'enceinte de l'aérodrome d’Auch-Lamothe.
Et là, à l'abri du soleil, dans le hangar, en ce début d'après-midi, ils sont plusieurs à attendre leur tour ou simplement venus accompagner des adhérents du club pour profiter de la vue et du calme ambiant. Vous vous souvenez un planeur, cela ne fait pas beaucoup de bruit ?
Le rendez-vous était fixé pour 15 h. Je découvre l'environnement à l'heure dite mais, avant de commencer le vol, Daniel Barbaza me confie à Clothilde. En effet, impossible de monter dans ce type d'aéronef sans quelques éléments d'informations, surtout pour une grande première.
Pour commencer et se rassurer, un brin de causette pour savoir comment elle en est arrivée là. Tout simplement, après un stage de cinq jours à l'Aéroclub de l'Ariège, près de Saint-Girons, en suivant les conseils de son père. Travaillant dans l'aéronautique, celui-ci voulait qu'elle teste le planeur. Succès total, elle a été enchantée et, habitant L'Isle-Jourdain, elle s'est aussitôt inscrite à Auch, le club le plus proche. Depuis trois ans et août 2018, elle est donc une habituée des lieux.
Petit retour sur l'année 2020, le Covid n'a pas trop perturbé les entraînements, toujours moins fréquents en hiver qu'en été. Avec les mesures gouvernementales qui leur ont permis de sortir, les pratiquants n'ont pas été trop impacté et elle a donc pu continuer sa formation.
Au bout d'un an, elle était déjà autonome. Selon elle, en effet, il suffit de s'entraîner régulièrement et assidûment. Il faut prendre les bons réflexes et se pencher sur la théorie, attention la "bible" fournie pour étudier est conséquente.
"Même si vous n'avez pas l'esprit très scientifique, vous pourrez y arriver", me confie-t-elle. Nombreux, en effet, sont les futurs aviateurs qui démarrent en s'initiant au vol en planeur. Les pilotes de chasse ont souvent débuté par ce parcours. Quant à elle, cela restera, de toutes façons, un passe-temps, un loisir car actuellement elle est étudiante à Strasbourg dans le design, secteur dans lequel elle veut s'orienter. Bon vol, donc !
De loin, le planeur - un avion sans moteur mais cela, vous le saviez ! - ressemble bien à l'avion qui l'entraîne dans son sillage, si on fait abstraction de ses ailes allongées aux formes plus effilées.
Le pilote est revenu après avoir largué le planeur précédent. Il va se positionner pour qu'on attache le câble à l'engin qu'il va remorquer dans les airs.
Daniel Barbaza me fait l'honneur de me servir de pilote. Auparavant, il contrôle tout, mais vu son nombre d'heures de vol, pour lui, une simple formalité.
Pour moi, il va s'agir de grimper dans l'habitacle. Un petit peu plus de souplesse n'aurait pas été de trop. Un conseil avant d'essayer d'entrer les deux jambes d'abord, privilégier une étape, on s'assoit sur le rebord et on pivote.
Installée le dos en arrière comme dans un baquet avec le parachute bien arrimé, une question sur la sécurité en vol me vient à l'esprit. Juste à temps. Car, avec Clothilde, on a discuté et les consignes qu'elle devait m'indiquer, on les a oubliées.
Omission vite réparée ! Enfin, c'est comme dans un avion, on les écoute, on n'est pas sûr de tout comprendre mais on a confiance, on n'aura pas besoin d'y revenir.
Puis, c'est parti, on roule sur la piste enherbée. Première impression bizarre, totalement différente du décollage d'un avion de ligne... Peut-être parce qu'on est plus près du sol. En tout cas, cela tressaute !
Nous voilà dans les airs, première découverte et première zone commerciale, celle de l'Hippodrome... On va en faire beaucoup...
On survole le rond-point des Justes... et encore une nouvelle zone à votre droite, celle d'Endoumingue.
Toujours tracté par le câble, on se retrouve en approche d'une troisième, vous la reconnaissez peut-être, il s'agit de celle du Grand Chêne. C'est quand même fou ce qu'il peut y avoir comme endroits pour se ravitailler et dépenser sur la capitale gersoise !
Attention, prêt à être largué ! Bientôt le câble ne va plus nous relier et nous allons devoir planer seuls. Il va bien falloir faire confiance au pilote derrière moi.
Car, dans un planeur, les commandes sont doubles. Chaque passager peut conduire l'avion. Mais le tableau de bord, en face de moi, je n'y toucherai pas : des instruments qui indiquent la vitesse, l'altitude, et d'autres choses qui semblent forcément mystérieuses aux profanes.
Donc pas de souci pour moi, Daniel s'occupe de tout. Pourtant, depuis que l'avion nous a lâchement abandonnés, derrière moi, il peste à la recherche des courants ascendants.
Nous avons atteints les 500 mètres d'altitude mais nous allons devoir tourner un moment. Car, pour monter, le planeur doit se tenir dans un volume d’air qui monte : une ascendance - le nom donné aux volumes d’air qui s’élèvent. Or, les ascendances, Daniel va mettre un moment avant de nous les dénicher.
Pour moi, j'en profite même si on tourne beaucoup. Au lieu de faire des ronds dans l'eau, comme certains, on fait des ronds dans l'air. Ne vous inquiétez pas ! Tout est prévu, des sacs en papier sur le côté sont à votre disposition.
Petit à petit, on progresse, cela me donne l'occasion d'admirer le château de Saint-Cricq quand on arrive à 600 mètres au-dessus du sol.
Et on tourne toujours, l'occasion de revoir l'Hippodrome sous un autre angle... un peu incliné mais mon estomac tient toujours. Un conseil : prévoyez de manger léger avant votre vol.
Un autre conseil mais plutôt impératif, munissez-vous d'un couvre-chef et de lunettes de soleil. Il faisait très chaud là-haut même si en vol, l'air circule plus.
Enfin, nous y voilà. Nous avons atteint les 800 mètres que Daniel visait pour cette balade. Il va donc prolonger la promenade plus loin vers le sud.
Après le centre ville où je peux vite repérer le Gers avec sa couleur impressionnante, on contemplera Pessan, Pavie et Duran.
...Pour refaire un passage au-dessus d'Auch. Avez-vous une idée de ce qu'on repère le plus aisément quand vous effectuez ce survol ?
La cathédrale diront certains. Perdu ! Ce que l'on voit le mieux, de tous les côtés, regardez bien ! C'est une construction bien plus récente puisqu'il s'agit du Dôme de Gasgogne de CIRCa dont la blancheur ressort sur toutes les photos.
Nous voilà de retour au-dessus de l'aérodrome après avoir pu contempler Montaut-les-Créneaux. Cette piste d'atterrissage officielle semble attirante mais, bien sûr, avec le planeur, mon pilote va se diriger vers l'herbe.
Si vous avez repéré le nom du planeur, évitez-le pour votre vol, il semble qu'il ait tendance à rebondir plusieurs fois sur la piste quand il la rejoint avant de vraiment stopper. Pas des plus agréables, ces secousses supplémentaires, mais, là encore, tout s'est bien passé.
Si l'occasion se représente, pas d'hésitation, car le planeur, pas un vrai moyen de transport, permet de voir notre pays d'une manière originale.
Après le retour au sol, il se fait tirer par une voiturette pour retourner à sa place de stationnement. Quant à moi, il ne me reste plus que quelques mètres à pied, le temps de reprendre mes esprits et le contact avec la réalité.
Un immense remerciement à Daniel Barbaza pour ce baptême en espérant que ce vol donnera des idées à d'autres puisqu'il s'agissait en fait de pouvoir présenter l'opération de ce week-end "Ça plane pour elles !"
Il n'était pas question d'une simple promenade dans les airs, mais au contraire de donner ainsi l’envie à quelques-unes, non seulement de s'initier au planeur, mais encore de passer à l'étape suivante en même temps que leur brevet de pilote.
Samedi 3 et dimanche 4 juillet 2021 dans toutes les régions françaises, les clubs de planeur organisent des vols d’initiation à tarif réduit afin que les femmes et leurs accompagnants découvrent les plaisirs de glisser dans les airs. Le vol à voile est une discipline ouverte à tous. Les femmes y ont toute leur place.
Depuis sa création en 2010, ces journées organisées par la Fédération Française de Vol en Planeur encouragent la pratique féminine du vol en planeur.
À Auch, elles sont déjà une dizaine environ à avoir réserver. Faites comme elles et comme celles - une trentaine environ - qui, en 2019, le samedi 29 et dimanche 30 juin, s'étaient aventurées dans les airs pour leur plus grand plaisir.
Un vol d'initiation durera 30 à 40 minutes environ maximum, selon les conditions météorologiques, si comme ce samedi, les courants ascendants se laissent désirer.
Daniel et les autres instructeurs du centre - ils sont environ huit - trouveront toujours un créneau pour vous, n'hésitez donc pas à vous inscrire pour profiter de cette réelle opportunité.
Téléphone : 05.62.63.23.55
mail : [email protected]