L’envers du décor vu par le chroniqueur social auscitain

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Yves Faucoup offre une vision différente, sous un angle moins rapproché, de la venue du Premier ministre, à Auch

Vaccinodrome : Castex dans le Gers,  intermittents tenus à distance sociale

Le Préfet du Gers a interdit hier soir toute manifestation pour accueillir le premier ministre, Jean Castex, à Auch, aujourd’hui. Il venait voir le vaccinodrome installé dans la Halle du Mouzon.

Les intermittents avaient maintenu l’idée de se faire voir, même si cela nécessitait d’être discret pour ne pas être trop repérés par les forces de l’ordre. 25 se sont ainsi mobilisés. Des CRS lourdement armés et des policiers en civil de la BAC empêchaient toute approche du Mouzon si on n’avait pas le blanc-seing pour se faire vacciner. J’en sais quelque chose : l’un d’entre eux était prêt à m’embarquer manu militari au commissariat si je ne dégageais pas au plus vite. Ma « carte » de blog Mediapart ne l’amadouait nullement.

Photo © Yves Faucoup

Côté Garros, les intermittents pouvaient dérouler une immense banderole sous réserve que l’on ne voit pas la Halle que Jean Castex devait parcourir. Ils et elles poussaient le vice jusqu’à se déshabiller, malgré le temps frisquet, pour montrer leurs slogans écrits à même le corps (car, on l’aura compris, la lutte qu’ils et elles mènent, c’est pour tenter de sauver leur peau). Malgré les entraves, l’action était plutôt réussie. Il s’agit encore et toujours de protester contre une réforme de l’assurance chômage inique, qui va pénaliser tant de chômeurs plongés dans le marasme à cause de la politique économique menée par ceux-là même qui décident de telles lois.

À noter qu’un policier disposait de la liste complète des personnes inscrites pour la vaccination et vérifiait si ceux qui se présentaient y figuraient bien, ce qui relève d’un certain accommodement avec le secret médical. Par ailleurs, nombreux véhicules qui tentaient de s’approcher avec des personnes à bord candidates au vaccin Pfizer étaient immatriculées dans d’autres départements (31, 65, 82) : pourquoi pas, sauf que je connais des Gersois qui attendent toujours leur deuxième injection… AstraZeneca !

Mais sûrement que cela méritait que le premier ministre passe sa journée dans le Gers, avec des trémolos liés au fait qu’il y a vécu son enfance, et mobilise une kyrielle d’agents des forces de l’ordre, tellement le pouvoir redoute la confrontation avec la population.

Retrouvez Yves Faucoup sur son blog de Mediapart ou sur sa page Facebook.

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