Avec 400 salariés au chômage partiel et 5,6 millions d’euros de manque à gagner lors du premier confinement, l’entreprise basée à L’Isle-Jourdain a su réagir pour reprendre sa croissance en dépit d’une crise qui se prolonge.
Parera a été sélectionnée dans le cadre du plan de relance pour bénéficier d’un soutien pour ses investissements productifs. Une bonne nouvelle pour cette pépite gasconne, fondée en 1968 qui a décidé de lancer un projet de développement de cartographie « unique au monde ».
Il consistera à agréger dans un seul support cartographique, les éléments géographiques aériens, mais également souterrains. « Il s’agit d’une technologie inédite qui pourra être très précieuse pour nos clients, les opérateurs réseaux, à qui nous proposerons d’acheter ou de louer les extraits cartographiques dont ils ont besoin ».
Des recrutements et des acquisitions…
Implanté en France métropolitaine, en Outre-Mer et en Afrique, le groupe envisage de cartographier toutes les zones où il est présent. Un défi de taille qui devrait assurer une dizaine d’années d’activité et une cinquantaine d’embauches par an sur cette décennie, estime le PDG.
Le groupe commence par une cartographie de la Communauté de communes de la Gascogne toulousaine. Accompagné par la collectivité territoriale, il prévoit une dizaine d’embauches sur le site gersois cette année.
« Nous sommes très intéressés par les profils d’ingénieurs aéronautiques. Nous sommes en contact avec certains d’entre eux qui souhaitent se réorienter en cette période difficile pour le secteur de l’aéronautique », précise Jacques Cettolo.
Le groupe, qui avoue avoir du mal à recruter les talents qu’il recherche, prévoit par ailleurs de faire la promotion du campus de formation qu’il a créé il y a un an et demi à L’Isle-Jourdain : « Notre but est de former de jeunes talents venus du monde entier. »
Parera envisage d’acquérir deux nouvelles entreprises : l’une en France, l’autre à l’étranger, afin d’élargir les compétences du groupe.
Solide malgré la crise…
Le groupe a été repris en 2015 par Jacques Cettolo qui lui a donné une nouvelle impulsion : le chiffre d’affaires a doublé en seulement 4 ans, dépassant les 33 millions d’euros en 2019. Après un tassement en 2020, Parera prévoit une nouvelle accélération pour passer le cap des 50 millions d’ici 2026. Aujourd’hui, l’entreprise compte 650 salariés, dont 500 en France, et travaille pour des grands comptes comme Total, SNCF, Orange ou Engie.
Ses bons résultats sont le fruit de l’habile politique de diversification de l’activité menée depuis 5 ans. Positionnée depuis un demi-siècle sur la cartographie, en amont de la chaîne de valeur de la gestion des réseaux, elle a récemment a su étendre son champ d’action vers l’aval et à l’international, d’une part en créant des filiales spécialisées comme Parera Services (installation et maintenance) ou Parera Formation/Conseil, et d’autre part à travers des acquisitions stratégiques comme celles d’ILS à Madagascar en 2016, puis de Géotech (systèmes d’information géographiques et techniques) à Garches et de Scide (topographie et ingénierie des infrastructures) à Troyes en 2017.
Depuis 2018, l’entreprise est également établie à Abidjan, où elle opère pour Setel-Ci, la société d’électricité et des télécoms de Côte d’Ivoire. Elle vient de décrocher un nouveau contrat prometteur, en collaboration avec le cabinet d’architectes Koffi & Diabaté, dans le cadre de la rénovation de 100.000 m2 de bâtiments publics au Bénin. Parera fournit les relevés 3D indispensables à ce chantier.
Reprise timide mais pas de menace à court terme…
L’entreprise a été fortement perturbée par la crise sanitaire et le confinement, avec 400 de ces 500 salariés français placés en chômage partiel et 5,6 millions d’euros de chiffre d’affaires perdu par rapport à l’année précédente. Les autres salariés, dessinateurs ou personnel des fonctions support, ont travaillé de chez eux. Tout le monde a pu être payé à 100%.
« Avec le premier confinement, notre marge a été négative d’un million d’euros sur deux mois », précise Jacques Cettolo. « Après la reprise a été assez timide ».
On notera qu’un accord « historique » a été conclu avec le CSE de l’entreprise autour d’un contrat de performance afin de limiter les charges pendant cette période. Un sacrifice consenti par des salariés d’autant plus engagés qu’ils bénéficient d’un plan d’intéressement, dispositif dont on peut ainsi mesurer l’utilité en pareilles circonstances.
Le dirigeant reste prudent, mais relativement confiant : « Les opérateurs réseau comme Orange ou Enedis continueront d’investir. Leurs budgets sont à peu près maintenus. Ils ne peuvent évidemment pas se permettre d’arrêter d’investir dans leurs réseaux ».
C’est donc encore une belle entreprise d’ici, leader dans son domaine, qui semble avoir tenu le choc ces dernières semaines. Après plus d’un demi-siècle d’existence, Parera garde toujours le cap, et on espère bien que ça va durer.
Informations sur le site parera.fr
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