Le Gers a perdu une partie de sa mémoire, Gilbert est parti. Entre les rugbymans de son enfance (compagnon de Fouroux), son passage comme adjoint à la culture à la mairie d’Auch, et sa passion historique (société archéologique du Gers, et les archives départementales), les témoignages sont tous plus élogieux les uns que les autres. Gilbert c’était un homme exceptionnel.
Je remercie très sincèrement les personnes qui ont bien voulu témoigner et je demande de bien vouloir m’excuser, car pour éviter des redites j’ai dû élaguer certains propos.
La Société Archéologique, le monde de l’Enseignement, de la Culture en deuil…
Originaire du Canton de Plaisance où ses parents étaient agriculteurs, Gilbert Sourbadère, intègre l’École Normale d’Auch puis la Faculté des Lettres de Toulouse. Ses dispositions pour l’Histoire, pour l’enseignement, la recherche sont encouragées par ses maîtres : il sera professeur renouvelant sans cesse ses connaissances par des travaux en archives et la fréquentation de chercheurs. Pour son Diplôme d’Etude Supérieure sur B-A Granier de Cassagnac, un homme politique voisin de la ferme familiale, il reçoit en 1974, le Prix Pierre Dumont de la Société Archéologique du Gers. Dès lors il ne cessera, par sa présence, ses responsabilités, ses contributions d’apporter le meilleur à la bonne marche de cette société savante : sous la présidence de l’Universitaire Maurice Bordes, puis à partir de 1993 comme vice-président, suppléant maintes fois le président Georges Courtès.
Parallèlement Gilbert Sourbadère, nommé professeur au Lycée du Garros, publie plusieurs livres, contribue à des ouvrages collectifs (comme l’Histoire d’Auch) présente ses travaux à la SAG qui les publie dans son Bulletin. Ses centres d’intérêts sont nombreux et reflètent ses préoccupations et engagements personnels : le monde paysan (les femmes dans l’agriculture, les viticulteurs, les producteurs d’Armagnac…), les hommes politiques fondateurs de la République, la presse…Travailleur acharné, sa méthode historique ne laisse aucun élément de côté et ses contributions font références.
Tous ceux qui ont travaillé avec Gilbert ne peuvent oublier ses qualités humaines : sa gentillesse, sa disponibilité pour rendre service, sa fidélité, sa tolérance mais sa détermination pour défendre les valeurs humanitaires. A son épouse Marie-Hélène, à ses enfants, petits-enfants, j’adresse en mon nom personnel et en lien avec tous ceux qui animent la SAG, mes condoléances et mon amitié. Georges Courtès, Président de la Société Archéologique du Gers (1993-2020)
Gilbert Sourbadère nous a quittés
Depuis 1995 et notre entrée commune dans l’équipe que venait alors de constituer Claude Desbons, il était devenu pour moi un ami très cher. De 2002 à 2008 il a été l’adjoint à la Culture de Claude Bétaille. En 2008, il m’a fait l’honneur de poursuivre son action d’adjoint à la Culture dans l’équipe que j’allais alors conduire en tant que maire. Nous avons eu tous les deux le plaisir de lancer le chantier de la restauration de l’escalier monumental, de la place de la Libération, du pôle national de cirque contemporain. Il a aussi travaillé inlassablement aux transformations du musée des Jacobins devenu aujourd’hui, grâce à lui aussi, musée des Amériques et pôle national de référence pour les arts précolombiens. Historien spécialiste du 19ième siècle et fin connaisseur de la contribution des gersois aux deux guerres mondiales du 20ième siècle, nous avons ensemble saisi de nombreuses occasions de commémorer le lourd tribut des gersois à ces conflits. Il avait aussi pris une part décisive dans le projet de « Musée de la Résistance et de la déportation » qui verra le jour dans quelques mois.
Au sein de la société archéologique et historique du Gers, il était une référence intellectuelle et l’auteur de nombreuses contributions personnelles qui éclairent l’histoire locale. Nous lui devons entre autres un mémoire sur le bonapartiste et député du Gers Granier de Cassagnac qui a fait référence ainsi qu’une histoire du terroir et des eaux de vie d’Armagnac. Dernièrement, il avait préfacé le livre de Jacques Fitan et Pierre Léoutre « Le Gers en Résistance ».
Très attaché à ses racines familiales et paysannes de Lasserrade, nous avions eu tous les deux le plaisir avec Plaimont de valoriser les productions viticoles gersoises en plantant de la vigne dans l’escalier monumental. Normalien devenu professeur, grand pédagogue, Gilbert Sourbadère était un « hussard noir de la République » au sens de l’expression de Charles Péguy. Les témoignages nombreux que j’ai pu recueillir de ses anciens élèves en attestent. Et je n’oublie pas l’attachement qui était le sien au rugby en tant qu’ancien joueur du FCA qui avait évolué dans l’équipe de Jean Le Droff et Jacques Fouroux qu’il admirait.
Mais plus que tout cela, c’est le grand humaniste que je veux saluer. Gilbert avait le goût des autres, le respect et la tolérance chevillés à l’âme. Un grand Gascon s’en est allé, je n’oublierai pas ce que je lui dois et combien il m’a apporté. A Marie-Hélène son épouse, à ses enfants et petits-enfants, à toute sa famille je présente mes sincères condoléances. Franck Montaugé – sénateur du Gers
Décès de Gilbert Sourbadère : la ville d'Auch en deuil
C'est une grande émotion que nous venons d'apprendre la disparition de notre ami Gilbert Sourbadère. Élu municipal de 1995 à 2014, cet homme à la personnalité discrète aura marqué de son empreinte le développement culturel de notre ville. Humaniste au sens classique du terme, Gilbert Sourbadère était un homme d'une vaste culture, toujours en quête de connaissance, aimant partager son savoir encyclopédique et ouvert aux idées nouvelles.
…Avec Gilbert Sourbadère, c'est une bibliothèque de notre patrimoine local qui disparaît.
" Dans ce moment d'une grande tristesse, j'ai une pensée émue pour sa famille. La ville d'Auch se souviendra d'un homme simple et généreux, épris de bien commun, amoureux de la vie et soucieux des autres." Christian Laprébende maire d’Auch.
« Homme de culture, discret et d’une grande qualité d’écoute, Gilbert Sourbadère a œuvré au développement culturel du Gers avec conviction et attention. Ses qualités relationnelles et son sens des responsabilités, en particulier comme maire adjoint à la Culture, garantissait à chacun de ses interlocuteurs une réponse rapide et argumentée. Doté d’une grande sensibilité artistique, il appréciait les rencontres avec les œuvres et les artistes, et était présent, même ces dernières années, dans les salles de spectacle, sous les chapiteaux avec fidélité et intérêt. Gilbert Sourbadère s’est investi pleinement dans son engagement au service de la vie culturelle. J’ai eu la chance et la fierté de partager ces moments avec lui. C’est avec une profonde tristesse, que je présente à son épouse, ses enfants, petits-enfants et l’ensemble de ses proches mes sincères condoléances » Marc Fouilland ancien directeur de CIRCA , directeur de l’ADDA.
AJAVE
Gilbert Sourbadére, notre ami; élu au conseil d'administration de l'Association de jumelage AUCH- CALATAYUD nous a quittés. Il était celui qui a su œuvrer en son temps pour la signature de notre jumelage, quelqu'un sur qui nous pouvions compter et qui avait beaucoup d'amis à Calatayud.
Nous perdons un ami, un soutien inconditionnel au jumelage avec Calatayud depuis sa création, nous perdons quelqu'un qui savait discrètement mais efficacement s'investir au sein de la commission culture de l'AJAVE, un domaine qui lui était cher, nous perdons quelqu'un qui savait aussi donner un coup de main que ce soit en cuisine ou à l'installation des salles et œuvrer ainsi à la réussite de nos manifestations.
Nos amis bilbilitains ont réagi très vite à l'annonce de sa disparition et se sont joints à notre immense peine pour apporter leur soutien à son épouse et sa famille. Nous perdons quelqu'un de bien et il nous manquera beaucoup. Éliette Lannes présidente de l’AJAVE.
...Militant socialiste parce qu’humaniste et homme de progrès, Gilbert Sourbadère était une personnalité éminente de notre famille politique. J’adresse à son épouse, à ses enfants et petits-enfants, les condoléances attristées de tous les socialistes gersois. Michael Aurora Premier secrétaire de la fédération du Gers du Parti socialiste
Gilbert était aussi un grand sportif, et bien sûr un grand amateur de rugby . Ancien du FCA il a fait ses classes en juniors avec "le petit caporal Fouroux" son grand ami aussi disparu en 2005. Le président du RCA Jean-Michel Justumus, Henri Poudensan, sont unanimes sur ses qualités. Jean Le Droff un autre grand ami, même s'il est plus âgé se rappelle d'avoir joué avec lui en du manoir ." C'était un homme extraordinaire, très gentil, toujours disponible, un homme que l'on ne peut pas oublier. Avec sa femme Marie-Hélène, il formait un couple vraiment sympathique ". Raymonde Bonaldo la sœur de Jacques Fouroux ne tarit pas d'éloge sur cet ami, vrai représentant de son Gers qu'il aimait par-dessus tout.
Ghyslaine Lassus ancienne présidente de l'UNICEF Gers , et ancienne adjointe de la mairie d'Auch nous rappelle que Gilbert avait été référent officiel de l'UNICEF pour " ville amie des enfants" de 2004 et 2016, et qu'il avait inauguré en son temps le square des droits des l'enfant ( jardin Ortholan).
Touche personnelle, adieu l'ami
Je ne vais pas en rajouter parce qu' il n'aimerait pas ça, mais je ne peux terminer mon article ainsi. Dans la vie associative depuis toujours et dans la vie politique depuis longtemps, j'ai rencontré beaucoup beaucoup d'hommes et de femmes dévoués, intéressants et parfois moins aussi, mais des "Gilbert" fort peu. Gilbert était pour moi un être d'exception, rare et même très rare aujourd'hui, un puits de culture, de gentillesse, courtois qui ne laissait personne indiffèrent, avec un profond respect pour nos aînés, pour ce qu'ils ont fait, pour ce qu'ils sont, une philosophie qui se perd aujourd'hui où l'on oublie trop facilement la reconnaissance. Lui à la culture et moi au sport nous avons travaillé ensemble avec ce monde associatif qui nous tient tant à cœur, nous les fils de cette terre gasconne. J'aurai toujours le regret, il ne m'en a jamais parlé vraiment, mais je le sais, lui le passionné de l'aventurier Jean Laborde de ne pas l'avoir emmené à Mantasoa, alors que j'étais responsable du voyage de "pré-jumelage" avec cette ville de Madagascar, patrie finale ne notre auscitain. La maladie avait déjà hélas commencé. Heureux de l'avoir connu, pas assez longtemps, mais il restera toujours dans ma mémoire. Il formait avec sa femme Marie-Hélène un couple exceptionnel de gentillesse et de bonté, un exemple pour nous tous, dans une société de plus en plus individualiste, bien loin de nos idéaux communs d'enseignant. Jean-Pierre ESPIAU
Les obsèques: la cérémonie sera célébrée le Lundi 15 mars 2021 à 14 h 30 en la Cathédrale Sainte-Marie d'Auch suivie de la crémation.