Hier matin, jeudi 4 février, un rassemblement avait lieu devant un lycée Bossuet quasiment vide. En effet, près des trois quarts des enseignants et des conseillers principaux d'éducation avaient choisi de suivre le mot d'ordre de grève "pour l'emploi, les salaires, le service public et contre la précarité" et de répondre à l'appel de l'Intersyndicale (CGT - FSU - Solidaires).
Les personnels du lycée, mais aussi de nombreux élèves, avaient rejoint la manifestation, dans la Préfecture du département. Les lycéens n'ont pas hésité à prendre la parole pour exposer leurs inquiétudes, ils ont été chaleureusement applaudis.
La situation pourrait évoluer localement car, ce vendredi soir, une délégation d'enseignants sera reçue par le directeur académique des services de l'Éducation Nationale du Gers.
Pour mémoire, l'an dernier, les enseignants avaient déjà un rendez-vous avec Mathieu Blugeon, prédécesseur de Farid Djemmal, le 13 mars 2020, pour évoquer un certain nombre de points, hors STD2A (Sciences et Technologies du Design et des Arts Appliqués) puisqu'à l'époque, le problème ne s'était pas encore posé.
Malheureusement, cette date a coïncidé avec l'annonce de la fermeture des écoles et cet entretien a été reporté sine die. Il s'agit donc pour les enseignants, ce soir, vendredi 5 février, de s'assurer que la filière STD2A promise, pour l'instant oralement, soit correctement financée, mais aussi de remettre à l'ordre du jour les autres inquiétudes : pérennité des enseignements rares, stabilité de l'équipe pédagogique, etc.
Hier soir, au cours de la dernière réunion du conseil municipal, au moment des questions diverses, le maire, Jean-François Rousse, a souhaité évoquer la situation au Lycée Bossuet. Il a prouvé son soutien à l'action des enseignants et des scolaires, en étant présent lundi matin devant le Lycée, de même que deux de ses adjointes, Françoise Martinez et Hélène Delpech.
Même si la filière semble momentanément sauvée, il faut être attentif car, pour l'instant, aucune dotation horaire correspondante n'a été attribuée. La prudence s'impose donc. D'autant plus, rappelle le maire que : " la tendance, au titre des restrictions budgétaires, est encore à la baisse, pour cette année - 10 % envisagés - en ce qui concerne les dotations globales octroyées à l'établissement.
Le Lycée a maintenant une identité artistique, il faut lui donner les possibilités de la conserver. Cette filière qui attire de nouveaux élèves est primordiale, car le lycée ne doit pas passer en dessous du seuil fatidique des 400 élèves, cela entraînerait automatiquement d'autres problématiques ; pour éviter cela, l'établissement doit garder toute son attractivité".
Cette baisse de 10 % va entraîner automatiquement la suppression d'heures de gestion globale au lycée, soit l’équivalent de trois enseignants. Avec moins d'enseignants, les lycéens, mais également leurs parents dont certains s'étaient également déplacés à la Préfecture, craignent une augmentation du nombre d’élèves par classe.
Les résultats de l'entrevue de ce jour avec le DASEN sont donc attendus avec impatience.
Photos Marc Le Saux