Covid-19. La deuxième vague est-t-elle liée à un élevage de visons au Danemark ?

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L’OMS liste des recommandations pour les éleveurs alors que l’IHU méditerranée affirmait hier que le génotype 4 est à l’origine de la deuxième partie de l’épidémie. Les mutations génétiques associées pourraient diminuer l’efficacité vaccinale.

Notre rapport au monde animal va t-il être profondément modifié dans les prochaines années ? Un pangolin Chinois est a l’origine de la première partie de la pandémie. Des visons danois seraient à l’origine de la deuxième partie, selon certains chercheurs, dont l’équipe de Didier Raoult (Cf Tweet en fin d'article) qui annonce avoir le plus de données scientifiques au monde sur les génotypes.

Au delà des querelles d’experts, l’idée qu’une même variante du Covid-19 puisse être trouvée autant chez les humains que chez certaines espèces animales fait froid dans le dos.

Si aujourd’hui plusieurs élevages de visons dans le monde font état de contaminations croisées humaines et animales dans une même localité, cela peut vouloir dire que demain d’autres espèces pourraient être concernées. Bientôt les chats et les chiens ? C’est alors notre rapport au monde animal qui pourrait s’en trouver bouleversé.

Entre 15 et 17 millions de visons éliminés sur décision du gouvernement danois

Selon un rapport de l’agence européenne de santé ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), depuis avril 2020 plusieurs cas de contaminations ont été rapportés dans des élevages de visons au Danemark, en Italie, en Espagne, en Suède et aux États-Unis. Et surtout le rapport fait état de transmissions Vison-Homme et Homme-Vison.

Encore très récemment, des cas ont été rapportés au Canada près de Vancouver, où des fermes ont été contaminées, impactant les animaux ainsi que les employés de ces entreprises.

Face au risque, le gouvernement danois a alors pris la décision d’éliminer les 17 millions de visons du pays. Une mesure inédite avec son lot d’images chocs qui a bouleversé une grande partie de l’opinion publique danoise.

L’OMS donne des consignes pour les professionnels de l’élevage

Le 3 décembre 2020, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), qui prend ce phénomène au sérieux, a édicté des recommandations à l’intention des professionnels du monde agricole. Ainsi l’organisation demande "d’améliorer la surveillance de l’interface animal-homme là où des réservoirs animaux sensibles au virus sont identifiés, notamment les élevages de visons et d’autres animaux à fourrure".

Elle demande aussi de "renforcer les mesures de sécurité biologique et de sûreté biologique dans le secteur agricole (…) pour protéger les personnes qui travaillent avec des animaux, les visiteurs d’exploitations agricoles et tous ceux qui participent à l’élevage ou à l’abattage d’animaux".

Comment interpréter cette recommandation de l’OMS qui évoque « l’abattage » comme lieu possible de contamination croisée Animal<>Homme ? Dans le département du Gers tout comme sur le territoire français et à l’étranger, les analystes sont régulièrement surpris du fort niveau de contamination et de clusters dans les abattoirs. Les génotypes Covid-19 Homme & Animal ont t-ils été analysés et comparés systématiquement ? L’OMS invite d'ailleurs à accroître, dans la mesure du possible, le séquençage du SARS CoV 2 à partir d’échantillons humains et animaux, et en partager les données, y compris si les mutations observées sont identiques.

Elle recommande enfin d’éviter tout contact non protégé avec des animaux d’élevage ou des animaux sauvages.

Des mutations qui ont des effets sur l’efficacité des futurs vaccins

Selon le rapport précité de l’agence européenne de santé ECDC (Centre européen de prévention et de contrôle des maladies), un variant du virus en lien avec les contaminations Hommes-Visons contient une modification de la protéine S. Celle-ci a un rôle primordial dans la réponse immunitaire. De telles modifications auraient un impact significatif sur l'aptitude virale (capacité à infecter les humains et les animaux) et la transmissibilité. Selon le rapport ces modifications affecteraient aussi la fiabilité de certains tests, les traitements ainsi que les futurs vaccins anti-Covid-19, s’ils n’intègrent pas les mises à jours relatives à ces nouveaux variants.

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