Fin de vacances avec l'UFOLEP au centre de loisirs

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Parcours Ninja ou Boomball !

Vendredi 28 août, c'était l'avant-dernier jour des vacances au Centre de Loisirs.

Contexte sanitaire oblige, pas de spectacle, ni de fête de fin de vacances, ni d’invitation des parents mais une journée animée par l'UFOLEP pour qui c'était la troisième journée passée au sein du centre de loisirs de Vic-Fezensac.

Le matin, le groupe des moyens-grands (7-12 ans) s’est initié au "cecifoot" qui est une adaptation du football pour déficients visuels.

Un masque sur les yeux, les enfants avaient pour objectif de mettre un ballon sonore (équipé de grelots) dans le but adverse en le faisant progresser à l’aide des pieds, tout en empêchant l’adversaire d’en faire autant.

L'après-midi, deux groupes sont constitués : l’un effectue un « parcours Ninja » - slackline, parcours d’obstacles et tir à l’arc- sous la houlette de Victor alors que le 2ème groupe à l’intérieur s’initie au Boomball (voir fin d’article) avec Albert.

Pendant que les enfants s’activent joyeusement, le dynamique délégué départemental de l'UFOLEP et de l'USEP, Simon Duran, a accepté d'échanger avec nous sur les fonctions de ces organismes parfois méconnus du public.

Simon Duran expliquant les subtilités du tir à l'arc

Journal du Gers : Tout le monde connaît l'UFOLEP  et l'USEP de nom mais beaucoup de personnes ont du mal à définir leur statut et leurs fonctions.

Pouvez-vous nous rappeler ce que sont l'UFOLEP et l'USEP ?

Simon Duran : L'UFOLEP, c'est l'Union Française des Oeuvres Laïques d'Éducation Physique.

C'est une composante sportive de la Ligue de l'Enseignement.

La Ligue de l'Enseignement, c'est une grand mouvement d'éducation populaire qui a plus de 150 ans et l'UFOLEP au même titre que sa petite soeur l'USEP (Union Sportive de l'Enseignement du Premier Degré) qui est la fédération sportive de l'enseignement public, œuvre pour le sport à des fins d'utilité sociale.

C'est une fédération d’associations sportives agréée par le Ministère des Sports qui est membre du Comité National Olympique et Sportif Français.

L'UFOLEP, c'est la première fédération multi-sports affinitaire de France, ce qui permet de proposer un large éventail de disciplines, par exemple dans le Gers, on a des associations qui font de la moto-cross, de la gymnastique, du tir à l'arc, du volley...

L'UFOLEP est également connue pour mettre en avant des activités dites innovantes, comme le Boomball que pratiquent actuellement les enfants.

Nous valorisons dans le cadre de ces activités innovantes l’absence d'esprit de compétition.

L'UFOLEP n'a pas vocation à intervenir dans les écoles.

C’est l’USEP qui intervient dans le 1er degré. Sa continuité au collège, c'est  l’UNSS.

Journal du Gers : Auprès de quel public l’UFOLEP intervient-elle ?

Simon Duran : Elle intervient auprès de tout public. 

On a un volet « sport-éducation » puisque nous sommes une fédération d’associations sportives.

On a aussi un volet « sport société » et là, on touche tout public.

On intervient beaucoup auprès des centres de loisirs.

Ici, à Vic, nous sommes intervenus pour les 3-6 ans et aujourd’hui pour les 7-12 ans.

On porte aussi des projets auprès d’adolescents, mais également auprès de femmes victimes de violences conjugales - projet que l’on va mener dès la rentrée avec des partenaires - auprès de demandeurs d’asile.

On veut montrer à ce type de public que la pratique sportive est possible pour tous sans nécessairement beaucoup de matériel.

On peut intervenir aussi auprès d’un public senior.

Journal du Gers : Comment êtes-vous financés ?

Simon Duran : Notre financement est assuré par des subventions de l’État ou du Département, des prestations facturées et des appels à projet.

Nous répondons à des appels à projet nationaux émanant par exemple du Ministère des Sports.

Le budget alloué nous permet de fonctionner.

Le public auprès duquel nous intervenons, n’a quasiment rien à débourser si ce n’est une participation minime mais symbolique.

Tous les adhérents UFOLEP ont une licence UFOLEP multi-sports.

Beaucoup d’associations ont des doubles licenciés qui ont une adhésion à la fédération du sport qu’ils pratiquent et une adhésion à l’UFOLEP ; c’est nécessaire, par exemple, pour les activités des plus petits que la fédération ne prend pas forcément en charge.

Journal du Gers : Qui vous sollicite ?

Simon Duran : Nous sommes contactés par des centre de loisirs, des communautés de communes, des mairies qui veulent monter des projets en lien avec le sport santé ou la prévention routière.

Nous sommes également formateurs en gestes de secourisme ; c’est un volet qu’on développe.

Nous avons formé, l’an passé, plus de 195 personnes aux gestes de premier secours.

Des entreprises peuvent nous contacter à ce sujet pour que l’on forme leurs employés.

Mais nous intervenons majoritairement dans les centres de loisirs qui sont très demandeurs car on propose des activités innovantes, diverses et on a une réserve de matériel très conséquente.

De plus, nous nous déplaçons aujourd’hui avec un fourgon dont on a pu faire l’acquisition grâce à l’appel à projet pour une école rurale multi-sports itinérante que nous avons remporté suite au budget participatif  gersois.

Grâce à ce fourgon, à un ou deux animateurs sportifs et à du matériel, on peut intervenir dans les coins les plus reculés du département.

Quelles que soient nos interventions, on essaie toujours de mettre l’accent sur la laïcité, le fair-play, la citoyenneté, la solidarité, des valeurs qui sont propres à l’UFOLEP.

Journal du Gers : Comment se compose votre équipe gersoise ?

Simon Duran : Je suis délégué départemental et aussi animateur.

On a un autre animateur dont on vient de pérenniser l’emploi en CDI. Il s'agit d'Albert qui anime actuellement l'activité Boomball.

C’est une belle histoire car il est arrivé il y a dix ans d’Arménie. Il ne parlait pas un mot de français.

Dix ans après, il est animateur sportif. Il est très volontaire, avide de se former et on l’accompagne dans son processus de formation.

Comme on est sollicité pour intervenir tout au long de l’année et que l’on n’a pas les ressources financières pour créer un autre emploi, on s’est rapproché d’un centre de formation aux métiers du sport qui vient d’ouvrir à l’Isle-Jourdain qui propose des diplômes d’éducateur sportif. Les stagiaires ont deux jours de formation en centre et trois jours sur le terrain avec nous.

On a recruté cette année Victor qui s’occupe du parcours Ninja et Megane.

On a profité du plan de relance du gouvernement qui a mis les moyens financiers sur l’apprentissage.

Journal du Gers : Comment l’UFOLEP a-t-elle vécu le confinement puis le déconfinement ?

Simon Duran : Nous avons tenu à garder le lien avec nos associations .

Comme nous sommes une fédération très active sur les réseaux sociaux, nous nous sommes lancés par ce biais des petits défis sportifs, par exemple un parcours à réaliser chez soi avec le matériel du bord. Ensuite, on se filmait et on partageait sur les réseaux.

Quant à l’USEP, pour garder le lien avec les enseignants et les élèves, elle a adressé aux enseignants licenciés de l’USEP des fiches d’activité sportive sans matériel.

On a souhaité aller plus loin en diffusant nos fiches à tous les enseignants par l’intermédiaire de l’Éducation Nationale.

On a même créé une i-recontre. Les enfants relevaient des défis et sur une plate-forme numérique ils complétaient les résultats ( basket, équilibre, motricité… le tout avec du matériel qu’on trouve à la maison )

La récompense était une dotation de 50 euros par école pour qu’elles puissent acquérir du matériel sportif chez les partenaires locaux.

Quand l’école a repris au mois de juin, l’UFOLEP s’est positionnée dans le cadre de l’opération 2S2C (Sport Santé Culture Civisme) initiée par l’Éducation Nationale qui avait pour objectif de prendre en charge les groupes qui n’étaient pas avec le maître.

Cela nous a permis d’intervenir dans de nouvelles écoles qui n’étaient pas affiliées.

De plus, le 23 juin était la journée de l’olympisme. Nous sommes une fédération très liée aux jeux olympiques et nous portons le dispositif qui s’appelle génération 2024 qui vise à faire la promotion des jeux olympiques et para olympiques et surtout à promouvoir les valeurs des jeux qui sont similaires aux nôtres dans les écoles.

Des écoles et aussi des communes entrent dans ce dispositif qui est aussi un label, le label Terre de jeux. Nous accompagnons ces écoles et ces communes qui veulent s’engager dans cette dynamique.

On va leur apporter des projets préconçus, on va mettre à disposition des éducateurs sportifs qui vont intervenir gratuitement dans une école, du matériel.

Nous avons pu mettre tout cela en œuvre dans le cadre de ce dispositif 2S2C.

Journal du Gers : Est-ce que vous intervenez dans d’autres domaines que le sport ?

Simon Duran : On essaie de travailler de manière transversale.

Nous menons par exemple des projets Math EPS : l’enfant réalise une activité sportive, puis doit résoudre une équation pour passer à l’activité suivante.

De même, nous avons des activités lecture EPS.

On organise aussi des "randonnées contées". Dans un bois, plusieurs bénévoles vont se positionner à différents endroits où passent les enfants  et lire une partie de l’histoire ; pour avoir la fin de l’histoire, l’enfant doit terminer le parcours.

Simon est intarissable sur l’étendue des activités de l’UFOLEP mais nous le laissons rejoindre les participants au Ninja Warrior !

Échauffement avec Victor avant de se lancer sur le parcours

On écoute les consignes délivrés par Simon

Et c'est parti !

Dans la salle, nous assistons à la fin d’une partie de boomball animée.

Un petit débriefing à la fin de la séance permet à Albert de rappeler quelques valeurs chères à l’UFOLEP et que les enfants ont parfois tendance à oublier comme le fair-play et la solidarité.

« Est-ce que l’important, c’est de gagner ? » demande-t-il au groupe.

« Non, l’important, c’est de participer, d’être ensemble, de s’amuser » répondent les enfants.

Facile à dire, mais pas toujours à mettre en pratique quand on est habitué à des sports traditionnels qui favorisent l’esprit de compétition !

Albert nous explique ce qu’est le boomball.

«  Ce jeu est né au Danemark. C’est un jeu collectif dont le but est de réceptionner la balle dans une des zones adverses pour marquer un point.

L’originalité de ce jeu repose sur l’utilisation de zones auto agrippantes sur les chasubles (poitrine et bas du dos) qui permettent de « scratcher» la balle et de ne pas la réceptionner avec les mains. Lorsque les joueurs réceptionnent la balle avec le bas du dos ou la poitrine, ils peuvent l’arracher et l’envoyer vers un coéquipier, courir avec la balle sur le bas du dos jusqu’à ce qu’elle puisse être prise, par contact direct, par un coéquipier.

Lorsque la balle tombe au sol, les joueurs ne peuvent la ramasser qu’avec le velcro sur les reins. Lorsqu’un joueur récupère une balle au sol, il ne peut pas l’arracher lui-même, il doit donc courir vers un de ses coéquipiers, susceptible de récupérer la balle. Entre temps, l’équipe adverse a le droit de lui arracher.

Les joueurs ne sont pas autorisés à marcher ou à courir avec la balle. Par contre, ils peuvent le faire sans la balle pour se démarquer et la réceptionner »

Cela semble compliqué au premier abord, mais ça l’est beaucoup moins que les jeux traditionnels très codifiés, le but étant d’exprimer sa créativité, son imagination et son esprit d’équipe… et donc de développer l’esprit de coopération ! La boucle est bouclée.

Si l’on rajoute que les contacts physiques sont inexistants, on pourrait accorder le label COVID 19 à ce sport innovant !

Si vous souhaitez contacter l'UFOLEP Gers : 

Simon Duran -Délégué départemental UFOLEP / USEP

36 rue des Canaris - BP 20587

32 022 AUCH Cedex 9

05 62 60 64 27 & 06 37 87 76 88

[email protected]http://ufolep32.e-monsite.com

La parcours Ninja et la partie de Boomball en video :

 

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