Depuis quelque temps, plus de chants de canaris dans l’oisellerie de Jean-Pierre.
Il nous avait expliqué qu’il n’avait plus la force de s’occuper de son élevage comme il le faisait depuis plusieurs années.
Sa compétence et sa passion pour l’élevage de canaris lui avaient permis d’obtenir de nombreux prix régionaux, mais aussi un titre de champion de France.
Il avait également participé aux championnats du monde.
Jean-Pierre était un vrai Vicois issu d’une souche familiale très dévouée à la vie locale.
On cite un Durban pour le sauvetage des gens du Barry lors de l’inondation.
Ses parents, Roger et Lulu, avaient sauvé la vie d’une famille juive en la cachant dans une grange de leur maison de vigne alors que les Allemands fouillaient les maisons dans la ville.
Jean-Pierre fut élève de l’école primaire et des premières classes du cours complémentaire.
Il fut orienté vers un métier du bois (charpentier) ; il le disait avec humour car il ne savait pas enfoncer une pointe !
Heureusement, il passa le concours des Postes, fut reçu et travailla à Paris dans les trains de nuit pour le tri du courrier.
Il rencontra Juliette, également dans les PTT.
Tous les deux avaient l’objectif de rentrer dans le Gers, ce qu’ils firent, lui à la Poste d’Auch, elle au Crédit Agricole d’Auch, puis de Vic-Fezensac.
Jean-Pierre était un sportif et il racontait souvent ses saisons de rugby à l’ASPTT de Paris : « On achetait nos chaussures, notre short, nos chaussettes et on payait notre licence. »
En vacances à Vic-Fezensac, il voulut faire un match avec ses copains de l’UAV ; on ne lui trouva pas de chaussures à sa pointure et il joua en chaussettes !
Il aimait aussi nous dire que, pour un match à Paris, il avait eu une citation dans un journal local, « le meilleur des trente » !
Il eut la chance que son fils Jérôme joue au rugby à un bon niveau et réussisse dans son entreprise de restauration à Vic.
Il était un passionné de vélo. Il était cycliste actif… mais que de Las à Vic-Fezensac !
Mais il lisait et retenait tous les exploits des cyclistes professionnels.
Lors du Tour de France, il avait la chance grâce à des billets officiels de pouvoir s’introduire dans le rassemblement des coureurs et des directeurs sportifs et de discuter avec eux.
Il voulait relancer l’activité vélo à Vic-Fezensac, notamment en donnant au prix de la Saint Matthieu, un effectif important de coureurs. Il y réussit, en 2019, avec ses collègues et c’est un peloton de 57 coureurs qui s’élancèrent dans cette course.
Hélas, sa maladie ne lui permit pas d’assister à la course.
Il s’est occupé aussi de l’ASPTT Tennis, à Auch, où il formait des jeunes.
Pour meubler sa retraite, il s’était inscrit au palet gascon. Son adhésion fut des plus brèves car, disait-il, « je n’arrive pas à faire tomber cette putain de quille » !
Jean-Pierre était aussi une mémoire pour tous les sports. Lorsqu’on avait un trou, Jean-Pierre donnait la réponse.
Jean-Pierre, tu seras toujours présent, pour moi, dans le souvenir des blagues que je te faisais, des sorties et des repas gastronomiques que nous partagions.
Je t’avais même converti à la corrida.
Pierre Dupouy
Le Journal du Gers adresse toutes ses condoléances à son épouse, à son fils, à son frère et à toute la famille.
Les obsèques auront lieu lundi 13 juillet 2020, à 15 h, en l’église Saint-Pierre de Vic-Fezensac où l’on se réunira, suivies de l’inhumation au cimetière de Vic.