D'Artagnan, l'entreprise américaine d'Ariane Daguin va-t-elle résister ?

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Les États-Unis comptent 30,2 millions de petites et moyennes entreprises (PME/TPE). Combien vont pouvoir survivre après la crise économique résultant de la pandémie due au Coronavirus ?

Sans aide gouvernementale, impossible bien sûr ! Le gouvernement américain a donc élaboré un troisième plan fédéral de soutien intitulé "CARES Act" (Coronavirus Aid, Relief, and Economic Security Act) approuvé par le Congrès et consacré au soutien des PME et des travailleurs indépendants.

Paycheck Protection Program » (PPP), le nouveau programme de financement, a prévu de débloquer 349 milliards de dollars, porté par l’agence fédérale de soutien aux PME – la Small Business Administration (SBA) – en lien avec les gouverneurs des États américains.

Très attendu par l’immense majorité des entreprises du pays, le Congrès a choisi de passer par les banques en utilisant un système pré-existant de prêts. Mais nombre de banques ont éprouvé des difficultés à mettre en œuvre ce programme. Les entrepreneurs ou chefs d’entreprises français aux États-Unis sont également concernés par ces prêts, partiellement convertibles en subvention pour les PME.

Mais les banques peinent à les valider ; toutefois, parmi ceux qui ont déjà été secourus, figure D'Artagnan, la société d'Ariane Daguin.

Avec un chiffre d'affaires de 132 milliards de dollars par an, une croissance annuelle de 15 à 18 %, Ariane Daguin avait bien mérité de fêter, en ce mois de février 2020, les trente-cinq ans de sa société : 300 salariés dont cent sur le site new-yorkais, cinq centres de distribution, une flotte de 75 camions environ, une brillante réussite ! 

Success story à l'américaine pour la fille d'André Daguin ! Dans les années 1980, il lui avait fallu du cran pour faire aimer le foie gras et les produits de qualité aux Américains. Mais la création de D'Artagnan, en 1985, a vraiment influencé le paysage culinaire américain, car elle a coïncidé avec l'intérêt croissant de l'Amérique pour la gastronomie. Pari gagné donc puisqu'à l'heure actuelle, 65 % de ses produits aboutissent sur les meilleurs tables de la capitale américaine. Le reste est écoulé par le circuit traditionnel des boutiques, et le e-commerce représente 10 % de ses autres ventes.

En ce printemps 2020, les restaurateurs ont fermé brutalement à l'apparition du Coronavirus sur le sol américain ; pour D'Artagnan, une perte immédiate de chiffre d'affaires de 5,7 millions de dollars ; 45 à 50 jours de produits livrés en attente de règlement. De quoi faire perdre le sommeil à un dirigeant d'entreprise !

Si, en contrepartie, la vente en ligne a énormément progressé, elle ne peut pas compenser le manque à gagner.

Le recours au prêt gouvernemental s'impose alors. Après le dépôt d'un dossier, le 5 avril, le prêt a été accordé et une somme représentant deux mois de masse salariale a été virée sur le compte de l'entreprise dès le vendredi suivant.

De quoi permettre de souffler un peu jusqu'à fin juin. Avec la promesse de l'état américain d'une dette effacée si elle parvient à garder une bonne partie de ses employés.

Ariane Daguin ne peut qu'espérer que les restaurateurs auront ouvert de nouveau d'ici là. Elle œuvre d'ailleurs dans ce sens pour les soutenir et tenter de protéger la chaîne d'approvisionnement. Une pétition Save America's Restaurants Petition (*) circule adressée aux gouverneurs, maires et législateurs du pays pour qu'ils prennent des mesures pour sauver les restaurants.

Ariane Daguin est aussi à l'initiative d'une autre pour sauver la chaîne d'approvisionnement alimentaire (*), adressée directement au Président des États-Unis. Déjà presque 39.000 signataires ont répondu à cet appel.

Avec le panache du héros gascon d'Alexandre Dumas, Ariane Daguin va tout faire pour redresser la barre, pour que son canard coiffé d'un chapeau de mousquetaire - le logo de D'Artagnan - ne finisse pas noyé dans les eaux de l'Hudson River.

Pour cela, elle va faire appel à sa force de caractère et à la mentalité gasconne du «tous pour un, un pour tous» qui lui a déjà permis d'affronter de nombreuses tempêtes.

Un défi à remporter impérativement pour sa société et ceux qui en font partie : se soutenir les uns les autres et réussir ensemble pour se donner rendez-vous en 2025 pour un autre anniversaire, celui des 40 ans de D'Artagnan !

(*) Pensez à activer la traduction si vous ne maîtrisez pas l'anglais ! - souris clic droit -

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