On s’affaire sur scène. On monte la maison et la chambre nuptiale d’Arnolphe et de la très jeune Agnès. Pour le futur mari, c’est l’aboutissement d’années de préoccupations. Obsédé par l’idée de ne jamais être trompé, il a jeté son dévolu sur la jeune fille lorsqu’elle était tout enfant et l’a fait élever au couvent. Il la tient depuis quasi prisonnière, en attendant d’être « son mari, son chef, son seigneur et son maître ». Ce projet plein de démesure se retourne contre lui, car la complète innocence d’Agnès s’avère être le terrain le plus favorable qui soit à la découverte émerveillée de l’amour, qui se présente sous les traits du jeune et beau Horace.
L’École des femmes dépeint un monstre amoureux, dont les excès frôlent le ridicule. Comme à chacune de ses mises en scène, Christian Esnay place le texte et la proximité avec le public au centre de ses spectacles. Dans un décor épuré, les six acteurs, en costumes contemporains, font entendre toutes les subtilités de ce défi à l’amour entre Arnolphe et Agnès.
Cette nouvelle création de la compagnie Les Géotrupes donne toute sa force au texte de la plus féministe des pièces de Molière.
Théâtre d'Auch, le jeudi 12 mars, à 21 h