On ne verra plus la silhouette svelte de Pierre Patureau, vicois d’adoption, dans les rues de Vic-Fezensac.
Son sac en bandoulière, Pierre abandonnait son chevalet pour, comme autrefois dans les grandes villes qu’il a fréquentées pour ses expositions, capturer quelque chose d’original qui lui servirait de support à une création.
Il traçait les grandes lignes de ce qui deviendrait un jour un tableau ou un poème.
Né en 1924 à Bordeaux, il rentre à l’école des Beaux Arts de cette ville à 15 ans.
A partir de 1945, il réside au Maroc où il fait œuvre de pédagogie dans les bidonvilles des Carrières Centrales à Casablanca où il sera témoin des émeutes.
Il sillonnera le monde tout au long de son existence pour des expositions qui lui valurent de hautes distinctions
En 1983, il sera fait chevalier dans l’Ordre des Arts et Lettres.
On parle à propos de la peinture de Pierre Patureau d’effet « Turner » ; en effet, le traitement de la lumière vaporeuse et poudrée qui efface les contours d’esquisses de paysages et de figures flottantes évoque le maître anglais.
Nous emprunterons à Pierre Patureau cette strophe d’un poème intitulé « Triste de mourir » paru dans le recueil « Quelques instants de plumes » sorti en 2013 :
"Triste de mourir
A quatre fois vingt ans
Triste de partir
Balayé par le vent
Ne laissant qu’un souvenir
Qu’un nom, qu’un regret
Gravés dans la pierre
A l’ombre de la lumière
Où germent en secret
Les amours premières »