SNCF, RATP, Air France, routiers, déménageurs, taxis, ambulanciers, personnel de santé, EDF, Éducation nationale, poste, police, pompiers, gilets jaunes, étudiants, lycéens…
Le monde du travail se durcit, et le 5 décembre prochain, les rues des villes aux quatre coins de l’Hexagone risquent fort d’être encombrées par des manifestants, vent debout contre la liquidation du régime des retraites et plus largement de la Sécurité sociale, que le gouvernement tente d’imposer.
Partout, sur toutes les lèvres, un seul mot d’ordre : « Tous en grève » !
L’expression « faire grève », ou « être en grève » dans l’action collective, est apparue au début du 19e siècle.
À l’origine, on y découvre une place parisienne, baptisée justement Place de Grève. En bordure de Seine, un quai en pente douce - une grève donc - permettait aux bateaux de venir, dès le Moyen Âge, décharger leur marchandise sur ce quai, le plus important de Paris à l’époque.
Là, se réunissaient les ouvriers, en quête d’un gagne-pain, qui pouvaient espérer en trouver un facilement. Ils étaient alors « en grève », bien avant que l’expression n’apparaisse ensuite dans les années 1800 pour signifier, au contraire, que l’on débraie, que l’on cesse volontairement de travailler afin de porter haut et fort les revendications.
Le gouvernement clame en chœur depuis des mois avoir « entendu » la colère, l’indignation, la détresse, du personnel hospitalier à bout, des enseignants à cran, des étudiants en précarité - dont l’un s’immole, peu après le suicide d’une directrice d’école, elle aussi désespérée -, des maires qui démissionnent, des pompiers, de l’ensemble des travailleurs, mais aussi des chômeurs, de toute la jeunesse et ses aïeux…
Le 5 décembre, lors de ce mouvement de fond interprofessionnel, bien plus que l’entendre, il pourra écouter l’ire populaire.
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