Oui, certainement. À la question posée, certains répondront, à juste titre, que ce sont eux qui décidèrent de la fondation de notre bastide après s’être installés au confluent de la Baïse et de l’Auloue.
Mais sait-on quels en furent les concepteurs, la raison, les endroits d’implantation, leur organisation, ... Le club des Motivés a toujours gardé le contact avec certains universitaires qui venaient à l’occasion des Journées Internationales d’Histoire. Mireille Mousnier en fait partie. Présidente pendant plusieurs années de ce colloque qui avait établi ses quartiers à Flaran/Valence, c’est une spécialiste des abbayes cisterciennes.
À la demande du président du Club des Motivés qui, comme ses amis, se réjouit d’avoir, sur son territoire, une abbaye fondée par l’Ordre de Cîteaux, elle a réalisé un bijou de travail sur ce mouvement qui recherchait, dès 1098, en Bourgogne avec Robert de Molesne, plus de solitude, plus de pauvreté, plus de recueillement que n’offraient les abbayes bénédictines contemporaines.
Un diaporama devrait voir le jour afin de faire plus ample connaissance avec un Ordre qui, après des débuts difficiles, connut un succès considérable. Leur démarche suscite, en effet, nombre de vocations mais aussi d’importants soutiens matériels. Les dons affluent : rois et comtes, évêques et sires, paysans et artisans, offrirent aux abbayes des terres aux vocations diverses, des équipements techniques, des droits de passage, des maisons urbaines, des exemptions de péages … Et parfois loin de l’abbaye, nécessitant la remarquable organisation mise en place par les moines, en particulier, le développement d’un modèle économique différent de celui à l’époque, la création de grandes exploitations en faire-valoir direct : les granges.
Monsieur Penent, ancien conservateur de Flaran, réalisa une remarquable exposition sur les granges de Flaran ; exposition malheureusement éparpillée dans le département. Au milieu du XIIe siècle plus de 350 établissements cisterciens émaillent l’Europe, établissements féminins compris, près de 700 à la fin du XIVe. ‘’ Brillant comme l’étoile du matin ‘’ a dit le pape Benoît XII de l’ordre qui s’est révélé tout autant soucieux de la tradition monastique que des innovations économiques et des transformations sociales. Certains y voient même une préfiguration de la conscience européenne !
Claude Laffargue