On a beau le savoir, le constat semble nous surprendre tous les ans à la même époque. Les jours qui perdent leurs feuilles, les arbres qui raccourcissent… ou le plutôt le contraire. Las, les mois en « bre » sont de retour.
Adieu la superbe qui nous tenait la tête haute pour mieux admirer le ciel azuré et nous donnait fière allure. On commence déjà à relever le col des blousons, le regard rivé sur les marrons qui jonchent le sol et dans lesquels on donne un coup de pied rageur.
Oui, on a beau le savoir, l’automne aime bien nous rappeler qu’il est des saisons où l’on n’est pas franchement dans notre assiette.
Mais quelle est donc cette assiette qui nous empêche de nous sentir, physiquement et moralement, dans notre état normal ?... Pas celle que l’on retrouve sur nos tables en tout cas, même si le manque d’appétence nous amène à les bouder lorsque ce n’est pas la grande forme.
Il se trouve que ce nom, qui s’applique effectivement à une pièce de vaisselle à partir du XVIe siècle, est issu du verbe asseoir. Il désigne avant tout une manière d’être installé, notamment à cheval. Un cavalier « dans son assiette » garde ainsi une position ferme et stable. À contrario, celui qui la perd est en bien mauvaise posture.
C’est ainsi qu’au figuré l’expression s’applique à ce déséquilibre de notre état d’esprit, sans rapport aucun avec le fait de se retrouver à table.
Alors, que faire pour retrouver une belle assiette justement, sans attendre les jours meilleurs ? Peut-être tout simplement profiter des gourmandises de la saison qui s’offrent à nous ? À commencer par une bonne soupe de citrouille d’un bel orangé soleil couchant. Avant que les petits monstres d’Halloween ne s’en emparent pour nous jeter un sort !
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