Le 30 novembre se tient l’assemblée générale de la peña de Yannis Djeniba El Adoureño à l’hôtel-restaurant Solenca, suivie d’un entretien entre le matador et Hervé Touya. En présence, notamment, de la mère de Yannis, de son picador, de son apoderado (1) espagnol Angel Vaquerizo et d’un ami d’enfance du matador.
Gérard Ducès démissionne de ses fonctions de président. Mais il reste membre du bureau et l’apoderado d’El Adoureño en France. C’est une jeune femme, Ségolène Bréthous, qui lui succède. Parmi les projets évoqués, citons celui d’une fiesta campera (2) en mars 2019 à Nogaro. Ce serait un moment de convivialité et de partage avec le matador avant le début de la temporada.
La présidente souligne que les personnes intéressées peuvent adhérer à la peña pour 2019 en allant sur le site (http://www.eladoureno.com/), puis en cliquant sur l’onglet « Adhésions et billets ». Puis imprimer le bulletin, le remplir et l’adresser à Peña El Adoureño – Hôtel Solenca – avenue de Daniate – 32110 Nogaro.
Un jeune homme franc et ouvert
Les quelque soixante participants ont été frappés par la franchise et la modestie avec lesquelles Yannis a répondu aux questions d’Hervé Touya. Il n’a pas caché sa sensibilité aux critiques et aux éloges.
Hervé Touya l’interroge sur ce qui s’est passé pendant la dernière temporada. Pendant celle-ci, il a toréé dans 14 novilladas, dont 4 dans des arènes de première catégorie et une corrida. Il a affronté toutes les encastes (races de toros) possibles.
Une saison complexe
Manifestement, la saison n’a pas été facile : Yannis était bien préparé, mais il n’a pas gagné de trophée au début en France et il a ressenti l’attitude du public français comme très pointilleuse (avait-il mis un pied 15 cm trop en avant ou trop en arrière ?…), alors que le public espagnol reconnaîtrait plus les efforts du torero.
Il lui a semblé bien faire, mais sa manière de toréer ne plaisait pas au public français, ce qui entraînait une incompréhension mutuelle. Et les critiques de la presse l’ont affecté. Sans compter que certains toros avaient un comportement compliqué. Et que la pression était forte, étant donné qu’il était classé 3e à l’escalafon 2017. La série noire s’est arrêtée à Boujan-sur-Libron, le 30 juin, où il a coupé 4 oreilles. Là, il a compris qu’il pouvait toréer à sa façon.
Une nouvelle étape
Mais l’alternative à Dax a fait du 9 septembre 2018 « une journée très spéciale qui restera gravée toute sa vie dans sa mémoire ». Ce sont les organisateurs des corridas de Dax qui lui ont permis l’alternative devant les toros de Victoriano del Rio, des mains d’Enrique Ponce, devant le témoin Alejandro Talavante. Et il n’a pas changé ses habitudes pour l’alternative.
À noter que son épaule droite fragile s’est de nouveau déboîtée. Yannis a été opéré le 8 novembre et reprendra l’entraînement en mars. Il conclut son entretien en soulignant que le plus important est de garder le moral, d’être déterminé, de continuer à s’entraîner et de compter sur le soutien de ses fans. En 2019, il aimerait toréer le plus possible en France.
(1) Impresario. (2) Corrida sans présidence, sans clarines, sans récompense.