Petite parenthèse

La boutique de l’Élysée, dont Alexandre Benalla avait la charge, est en ligne !

Vous rêvez d’une montre au bracelet bleu-blanc-rouge, d’un carnet de notes calligraphié en doré « Élysée », d’un tee-shirt siglé « Président » (non, pas le camembert…)  ou de boire votre café en tête-à-tête avec Emmanuel Macron tout sourire sur une tasse à son effigie ? Vous trouverez votre bonheur sur ce site -cultissime- qui se veut « une vitrine de l’excellence des savoir-faire français »  afin de « diffuser le plus largement possible les valeurs de la République pour susciter fierté et adhésion ».

A ceci près que tasses et assiettes estampillées « Porcelaine de Limoges » provenaient en fait…de Toulouse. Les porcelainiers de Limoges ont bien apprécié. Et réagi. Autant dire que l’Elysée a franchement mis, d’entrée, les pieds dans le plat.

On pourrait supposer à l’origine de cette expression, désignant le fait de commettre une grossière erreur ou une bévue, une simple métaphore qui consisterait à poser les pieds dans un plat destiné à être savouré.

Or, il se trouve qu’au XIXème siècle, le « plat » était une étendue d’eau peu profonde, où l’on pouvait facilement patauger, ou « gaffer » selon le terme employé à l’époque. Mettre les pieds dans le plat ou gaffer -dans le sens de faire une gaffe-,  ont tous deux pour conséquence de commettre un impair.

Comme pourrait également être perçu le fait d’avoir siglé des tee-shirts élyséens « Première dame », étant donné que ce titre ne concernait que les épouses des monarques, et dérogatoirement, celle du président américain.

Visiblement, un président de la République ne peut donc pas décliner sa marque en s’improvisant aussi facilement VRP, fabriquant de produits dérivés. Il serait tout aussi saugrenu de proposer à un jeune horticulteur  d’aller servir dans un restaurant…

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