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Photo : Les visiteurs très attentifs aux explications du châtelain !
Dans le cadre des Journées du Patrimoine, ce village fortifié du 12ème siècle est un castelnau. Il s’est structuré au fil des siècles autour du château et de l’église. Le bourg en forme quasi circulaire bénéficie de vestiges du passé indéniable tels que : la Tour Porte ( inscrite sur l’inventaire des bâtiments historiques) dispositif défensif du bourg claustral haute de 13m a été restaurée à l’ancienne en 2004. Son église du 12ème siècle, de style roman, son château, à qui l’on doit le suffixe « les Créneaux » est privé, mais aujourd’hui son propriétaire Philippe de Rouilhan, ouvre ses portes aux visiteurs.
Tout d’abord la visite du village fut orchestrée par un guide conférencier Aymeric Guillot, durant une trentaine de minutes, il nous fit traverser les siècles avec passion, ses grandes connaissances historiques captivèrent les visiteurs. Partis une vingtaine, ils se retrouvèrent rapidement au cours de la visite à plus de soixante dix..une vraie réussite pour les organisateurs !Puis visite du château, difficile d’imaginer de l’extérieur, mais grâce à l’intervention du propriétaire qui en a dévoilé quelques secrets pour le plus grand plaisir d’un auditoire très curieux.
Pause historique avec Philippe de Rouilhan
Le château appartient à la famille de Philippe de Rouilhan, depuis 1774, date de la mort de Louis XV et de la montée sur le trône de Louis XVI. Jean- Antoine, ancêtre de Philippe, avait obtenu le titre de baron, arrive au château mais s’en suivent des évènements dramatiques pour lui car il est arrêté en 1793, emprisonné à Auch à la prison d’époque, puis emmené à Paris, enfermé à la Conciergerie. Le 26 juillet 1794, il est condamné à mort au même titre que le poète André Chesnier, et guillotiné Place de la Nation, et mis dans une fosse commune au cimetière Picpus.Il possédait à la fois le titre de Comte de Rouilhan et Baron de Montaut. Philippe de Rouilhan, parle aisément de son passé avec passion mais aussi avec humilité et nostalgie, comme si ces évènements vivaient encore en lui.Philippe, gascon d’origine, comme il explique volontiers de par ses origines, réside le reste de l’année à Paris, pendant 8 à 9 mois, puis à Montaut pendant 3 à 4 mois.Le château est habitable l’hiver également, il y travaille, occupe ses journées en se cultivant. Il aime Paris, où il avoue que tout va très vite, mais que cela lui convient.
Le château
Historiquement, le château est apparu après construction au XIIè siècle. Le donjon a peu évolué dans sa forme, c’est le deuxième en taille, derrière la Tour de Bassoues, il domine le parc depuis ses 20 m de haut sur 10 m de large. Cette tour de défense n’a jamais été habitée raconte-t-il. Elle possède également plusieurs salles.
A travers les siècles, le château a été réaménagé, et agrandi. A l’intérieur, il est plein de couleurs, les pièces sont décorées avec goût et donnent souvent cette impression de grandeur et de quiétude.
Petit portrait de Philippe de Rouilhan
Cet érudit d’un certain âge, continue son chemin de connaissances, puisqu’il est aussi professeur de Philosophie à la retraite et directeur de recherche émérite. Il est au CNRS comme chercheur et appartient à un institut dont les tutelles sont la Sorbonne et le CNRS.
Philosophie et science, philosophie et langage, philosophie et logique, autant de thèmes qui passionnent notre châtelain depuis des années. Cet homme sympathique, se définit également comme logicien, frontière entre les mathématiques et la philosophie. « Au fil du temps, on maîtrise un grand paysage, mais on est toujours plus conscient de ce que l’on ne sait pas. La conscience appartient à la jeunesse selon lui ».
A l’issue de la visite, Philippe de Rouilhan, proposa aux visiteurs une collation aidé des organisateurs de Cap Montaut, le président Bernard Lauray et Josiane Castex ( secrétaire ), un zoom patrimoine des plus réussis !
Philippe de Rouilhan a écrit un livre sorti en 1988, aux Editions de Minuit : « FREGE Les paradoxes de la représentation »
