En 1948 il y a soixante-dix ans cette année était créée l'appellation d'origine protégée "Madiran".
Les élevages d'alors traditionnellement longs, de l'ordre de cinq ans, dans ce que l'on nommait "la futaille" étaient ramenés à 36 mois, puis au fil des ans, de l'évolution technologique avec les possibilités qu'offraient les cuves inox, à 12 mois de barriques avant d'être commercialisés.
Certains terroirs d'exception sur lesquels le "Tannat" cépage emblématique du territoire, livre le meilleur de lui même méritaient mieux et c'est Alain Brumont, celui qui a fait le mieux connaître l'appellation depuis trois décennies qui s'est lancé dans une expérience novatrice, en revenant aux fondamentaux pour mieux encore valoriser le vin.
Fondamentaux qui consistent à doter les caves de ses deux châteaux Bouscassé et Montus de quatre foudres de 8000 et 6000 litres dans un premier temps, le vieillissement y sera finalisé dans l'optique de bonifier, d'apporter une structure aux grands vins avant la mise en bouteille.
Mais pour créer les foudres de cette dimensions ovoïdes de surcroît il faut réunir plusieurs éléments indispensables, en premier lieu des mérrains de 10 centimètres d'épaisseur issus du chêne sessile, séchés longuement à l'air libre, et le façonnier à même de fabriquer ces foudres
. Le mérrandier Jacques Canadell de Trie sur Baïse a géré la partie bois, pour la mise en oeuvre ce sont deux fabriques Italiennes Gamba et Garbolleto rares à posséder ce savoir faire à ce niveau qui ont œuvré.
Jeudi dernier dans l'après midi, deux grands semi remorques apportaient la première livraison, moment d'émotion, de tension aussi pour toute l'équipe de réception quand on sait qu'un foudre de cette taille coûte 35000€.
La manœuvre délicate a été couronnée de succès, elle précède pour les dix ans à venir, la livraison de soixante seize autres foudres destinés à durer un siècle, quarante pour chaque château, projet d'envergure qui deviendra le premier chai de foudres du Sud Ouest au service des grands vins.