Le Gers qui est l’un des départements français à ne pas posséder de station de GNV (Gaz naturel pour véhicules, issu de la méthanisation) interpelle en premier lieu la Chambre d’agriculture du Gers (CA 32) et le Syndicat des Energies du Gers. « Nous ne pouvons pas nous permettre de passer à côté, analyse Bernard Malabirade, président de la CA 32. Et pour cause, ajoute-t-il, ce sera pour les fermes une nouvelle source de diversification et donc de nouveaux revenus ».
De quoi s’agit-il ?
L’agriculture connait depuis peu d’années un nouvel aspect, celui de la méthanisation des déchets agricoles et des résidus d’élevage. Cette nouvelle énergie, le biogaz (1), devient une source de revenus pour l’agriculteur en exportant ce gaz produit par un méthaniseur. Lequel gaz peut être injecté dans le réseau Gaz de France ou bien stocké dans une station de distribution. Laquelle servira d’approvisionnement aux véhicules de l’exploitation et aussi pour d’autres consommateurs comme les transporteurs routiers par exemple.
Reste maintenant la mise en œuvre du projet par l’agriculteur après une étude d’opportunité et de faisabilité. Le sénateur, Franck Montaugé, qui fait partie au sénat d’un groupe de travail sur la filière méthanisation dévoile « qu’il sera mis en place une charte pour les porteurs de projets, qu’il y aura un soutien financier, et que la règlementation ICPE (installation classée pour la protection de l'environnement) devrait être simplifiée ». Pour Jean-Michel Walcker, directeur du Syndicat de l'énergie du Gers, il s’agit « de valoriser la bio masse pour arriver au remplacement du diesel notamment pour les gros consommateurs que sont les camions. Il serait intéressant de connaitre la flotte des poids lourds dans le Gers pour estimer leur consommation en GNV ». Ce que réalise d’ailleurs en ce moment la société Akajoul qui contacte les transporteurs afin de savoir s’ils sont prêts à basculer au GNV.
Le Gers prend le train en route, il n’est jamais trop tard pour prendre le bon wagon …
(1) Le biogaz est un moyen pour réduire les gaz à effet de serre. Le méthane issu des déjections des animaux est aujourd'hui relâché dans l'atmosphère où il constitue un gaz à pouvoir de réchauffement 20 fois supérieur au CO2. L’utilisation du GNV est une technologie qui a fait ses preuves et dont le coût est largement compétitif soit 30 % moins cher que les autres énergies renouvelables.