Eh hop ! Une nouvelle édition du Salon de l’Agriculture qui se termine. Une ferme géante abritant plus de 4 000 animaux représentant 350 races dans des boxes de luxe (parce qu'un stand, c’est pas donné !). Sans parler de la possibilité d’y croiser président, ministres et autres « bêtes de scène » qui, la bouche pleine, s’esbaudissent devant les attributs mâles des bovins, et se disent ravis -devant les caméras- de se sentir « comme chez eux ».
Un événement attendu dans la capitale, où les parents jouent au jeu de l’oie en piochant à chaque case jambons et autres saveurs régionales, tandis que les enfants courent d’un stand à l’autre, en sautant, sans métaphore aucune, du coq à l’âne.
Cette expression, qui semble tout droit sortie d’une fable de La Fontaine ou du conte des frères Grimm, « Les Musiciens de Brême », demeure assez énigmatique tant ces animaux ont peu de choses en commun. Sinon le fait qu’ils soient tous deux pensionnaires de la ferme.
Pour en trouver l’origine, il faut tout d’abord remonter à son aïeule, au XIVe siècle, qui existait sous la forme « saillir du coq à l’asne » Or, dans l’ancien français, le nom latin anas, qui désignait le canard (ou sa femelle), a été remplacé par ane. Il devint ainsi l’homonyme d’asne, l’âne (en latin asinus). De la cane à l’âne, il n’y aura donc qu’une lettre, qui finira par créer la confusion.
Mais pourquoi sauterait-on du coq à la cane ? Il semblerait que le gallinacé, tout occupé à assurer sa descendance, ait parfois du mal à distinguer sa poule d’une cane. C’est du moins ce qu’il nous laisse entendre. « Saillir du coq à l’asne » serait donc devenu « sauter (vulgarisation de saillir) du coq à l’âne (phonétiquement substitué).
Pour en revenir à nos moutons, souhaitons un bon retour aux veaux, vaches et cochons dans leurs vertes prairies. Et en toute hypothèse, que les politiques revendiquant leurs origines provinciales n’oublient pas les agriculteurs restés au fin fond de leurs zones défavorisées. Question de traçabilité.
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