Alors que le thermomètre social grimpe en flèche avec une situation marquée par des grèves et des manifestations dans les EHPAD, le secteur agricole, les universités, et les vagues de licenciements annoncées dans la fonction publique, l’actualité tourne en boucle autour des chutes de neige et des températures qui affectent une partie du pays.
Est-il bien nécessaire de rappeler que nous sommes en février, donc au cœur de l’hiver, et qu’en cette saison il n’est pas rare qu’il neige ? Il fait un froid de canard, quoi de plus normal...
Le canard est-il particulièrement frileux, ou au contraire plus résistant aux températures glaciales pour être désigné dans cette expression ? Ni l’un ni l’autre, en fait, puisqu’il est doté d’un système adapté qui lui permet de garder son corps au chaud.
Il faut plutôt en chercher l’origine du côté de la période de sa chasse, s’étendant généralement d’octobre à janvier. C’est près des lacs et des étangs que l’on a des chances d’apercevoir ce barboteur. Or, il se trouve qu’en cette saison, les eaux ont tendance à geler.
D’un côté, les chasseurs en planque dès potron-minet, grelottant dans ces zones humides ; de l’autre, le canard qui commence à trouver lui aussi le coin un peu frisquet et cherche à regagner des eaux vives pour se nourrir. C’est alors qu’il devient une proie facile, pour peu que les chasseurs eux-mêmes n’aient pas fini gelés.
En conclusion, le canard, en dépit de sa protection naturelle, laisse ses plumes dans la grisaille hivernale.
Les intempéries auraient-elles tout pouvoir pour passer sous silence la détresse des personnes âgées, des personnels soignants, l’incertitude des jeunes générations, l’angoisse des hommes et des femmes broyés par la machine infernale de directives destructrices ?...
Demain viendra la canicule, qui ne saurait d’avantage dissimuler les mêmes problèmes.