Le projet de loi du gouvernement sur les « mobilités » suit son petit bonhomme de chemin, qui pourrait faciliter la mise en place de péages urbains. Il limiterait, entre autres, l’accès au centre-ville des grandes agglomérations.
Dans un même temps, la Normandie est fière d’annoncer le lancement de sa nouvelle monnaie régionale, et la multiplication du recours aux monnaies locales place la France en deuxième position (juste après le Brésil) pour leur utilisation.
Tout ceci ressemble à s’y méprendre à un retour au Moyen Âge, lorsque qu’il était permis, à Paris, d’utiliser de la monnaie…de singe.
Cette expression, qui prête à sourire, a pourtant pour origine une réalité historique.
Pour accéder à l’Île de la Cité au XIIIe siècle, il fallait emprunter Le Petit Pont où se mêlaient moines, pèlerins, cavaliers, étudiants, charrettes et bétail dans un joli désordre. Louis IX (dit Saint Louis) eut alors l’idée d’instaurer un droit d’usage.
Exceptionnellement, jongleurs, acrobates et saltimbanques étaient exemptés de cette taxe. En contrepartie, ils devaient réaliser pirouettes, tours de passe-passe… Quant à ceux qui possédaient un singe, ils devaient inciter l’animal à faire des grimaces ou autres pitreries pour amuser le guet.
De là serait née l'expression « payer en monnaie de singe ».
Reste à savoir si les automobilistes actuels pourront s’acquitter du nouveau droit de passage prévu en Bizh à Vannes, en Chouette à Dijon, en Sol-Violette à Toulouse, en Abeille à Villeneuve, ou en Euskos à Bayonne.
A moins qu’ils ne choisissent de cimenter ce communautarisme en s’acquittant d’un « octroi » en Noisettes (c’est possible sur Internet !), et pourquoi pas en cacahouètes ?