Petite parenthèse

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A vos souhaits !

Janvier est le mois de tous les souhaits, c’est bien connu.

Mais avec les traditionnels échanges de vœux, poignées de mains ou embrassades, les virus sont à la fête pour se propager à la vitesse grand V.

Et les souhaits de « Bonne santé ! » finissent souvent au creux d’un mouchoir, déployé précipitamment pour contenir des éternuements intempestifs. Le tout repris en chœur par l’entourage - qui espère bien ne pas être le prochain sur la liste - d’un poli « À vos souhaits ! ». 

En fait, ce qui n’est qu’un simple mécanisme de défense de l’organisme  était perçu par le passé comme la crainte d’une expulsion de l’âme, supposée loger dans la tête. Les proches essayaient alors de conjurer le mauvais sort par la formule consacrée « À vos souhaits ! », tandis que le malheureux tentait de retenir son esprit vagabond en plaquant sa main devant la bouche. Ce geste permettait, en outre (comme lors d’un bâillement), d’empêcher le diable en personne de s’introduire en catimini.

Il faut dire que la médecine occidentale n’en était alors qu’à ses balbutiements.

Beaucoup plus optimistes, les Romains  considéraient l’éternuement comme un signe divin permettant de concrétiser leurs vœux. On félicitait alors le chanceux par un joyeux « Que Jupiter te conserve !». Mais selon les circonstances (position de la lune, moment de la journée…), il pouvait s’agir également d’un mauvais signe. Jupiter, dans ce cas, était appelé à la rescousse.

Les chrétiens transformèrent ensuite l’expression en « Que Dieu vous bénisse », formule également utilisée par les anglophones : « God bless you ».

Si certains peuples ponctuent un éternuement par un « Jésus ! », d’autres l’accueillent par un « Santé ! » plus salutaire.

Bien que très populaire, cette expression est absente des manuels de savoir-vivre et autres bonnes manières. Dans les milieux chics, il est en effet mal perçu de réagir à un éternuement. Là où certains compatissent, d’autres préfèrent rester sourds.

Sans doute parce que notre « Jupiter » actuel, tout comme la plupart de ses prédécesseurs, leur accorde déjà largement sa protection.

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