Daniel Maigné, invité d'ART'BOSS

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Lors de son assemblée générale lundi soir au lycée Bossuet, l’association ART’BOSS avait invité le photographe Daniel Maigné pour la projection de sa série photographique 75’. Depuis 2011, c'est toujours un grand plaisir pour les élèves de travailler avec cet artiste gersois, de suivre les diverses aventures de ses projets et de partager avec lui son cheminement artistique depuis Salutations,jusqu'à 75' en passant par Pyrénées/ Pyreneos, La profondeur des champs, Cathédrales,XY …

A la suite de la projection, Anaïs Vieitez a présenté l’analyse suivante :

« Daniel Maigné, photographe professionnel depuis 1981, basé en Gascogne et à Paris, nous a proposé une projection du diaporama de sa série ‘75/Paris’, réalisée entre 2010 et 2015, et publiée dans un carnet éponyme en 2016.

Au fil des images, c’est à un étonnant spectacle que l’observateur est convié : au-delà de l’apparente immobilité des personnages saisis sur le vif, c’est un véritable flux urbain qui se déploie sous nos yeux.

Au-delà de l’instant figé que semblait devoir nous imposer le principe même de la photographie, c’est une véritable continuité qui s’instaure, comme la promesse inattendue d’une épaisseur temporelle.

C’est dire que le point mort de l’instant « t » se fait oublier, gommé par les arabesques toujours renouvelées que dessinent les trajectoires de ces hommes pressés, au gré des mises au point parfois décentrées et des cadrages souvent désaxés.

Et de ce dynamisme visuel, accordé à l’urgence parisienne des quotidiens monochromes, naît un rythme entêtant, qui semble nous accompagner au fil de l’exposition.

Un rythme intérieur qui trouve son écho dans l’accompagnement musical que nous propose le diaporama, au fil de ce flux visuel et sonore toujours recommencé, au fil des pas gagnés et des paroles perdues.

Un rythme riche de ses contrastes. De contre-temps en contre-champs. Comme une réponse à la tension des noirs et des blancs, entre les asphaltes mangés par l’ombre et les murs abreuvés de lumière quand le soleil fait halte. Comme un écho syncopé à la tension des puissants et des plus faibles, entre les hautes lumières des résistances nécessaires et les ombres basses des oppressions insidieuses.

Et de cette pluralité des contrastes naît peu à peu, note à note, le chant entêtant d’un regard humaniste. C’est bien la clair-voyance d’un œil photographique qui donne naissance, à la faveur d’une alchimie synesthésique, aux symphonies contrastées des silhouettes affairées. A la profondeur de leurs chants, pour un dernier clin d’œil à cet artiste pluriel. »

Photos Marc Le Saux

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