Nogaro – Rencontre avec Françoise Vignet, poète

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Des textes pleins d’émotions simples, pures et profondes

Elle est venue s’installer à Avéron-Bergelle à sa retraite, dans ce qu’elle appelle « la grande campagne » - l’expression « campagne profonde » sonne péjorativement pour elle. Françoise Vignet, née en 1949, est professeur de lettres et habitait l’Île-de-France. Tout en exerçant son métier, elle a beaucoup voyagé. La voilà dans le grand silence de la nature, avec laquelle elle peut, à présent, se sentir en résonance et dont elle peut entendre les voix.

Elle publie un premier recueil de poèmes en prose : « Journal de mon talus » aux éditions Alcyone. Des extraits publiés sur Internet (1) se dégage peu à peu la sérénité de celle qui a trouvé la paix dans cette « grande campagne ». Où le poète peut faire partager des émotions simples, pures et profondes. Françoise Vignet nous confie qu’elle déteste la poésie expérimentale (2). De fait, sa langue est parfaitement compréhensible, c’est le langage de tous les jours. Cela mérite d’être souligné...Et l’on entend, à la lecture, une petite musique d’émerveillement paisible. Le Journal du Gers l'a rencontrée le 26 mai.

La poésie comme nourriture

La poésie, poyr Françoise Vignet, c'est une nourriture qu’elle offre à ses lecteurs et dont elle profite en lisant elle-même de nombreux poètes contemporains (3). Ceux-ci l’ont accompagnée toute sa vie. Pendant ses études pour devenir professeur de lettres, elle écrit un mémoire de maîtrise sur René Char, puis elle suit un diplôme d’études approfondies sur la poésie.

Exemple de poème de Françoise Vignet : « Le pays d’ici »

« Ici, la nuit est sombre, parfumée et la petite route, parfois inondée de lune pour une balade improvisée – la maison,  posée au bord de la Voie Lactée. 

Ici, l’on écoute le silence : bruissement de ce jet d’eau végétal qu’est le tremble, roucoulement des tourterelles turques, froissement d’ailes dans les feuilles touffues, appel plaintif de la hulotte, friselis des maïs séchés sous le vent…

Ici, la fenêtre ouvre sur un coteau brodé de vignes hautes et sur le méandre de la départementale, qui s’étire en pente douce vers le clocher.

Ici, les petits chemins mal goudronnés portent en leur centre une ligne herbue, parfois hachée, parfois ornée de touffes vertes, et, sur leur côté ensoleillé, un double feston, tout noir : l’ombre des fils du téléphone.

Ici, au détour d’un virage grand ouvert sur l’espace, c’est l’horizon à nu qui soudain vous saisit… et le cœur qui bondit !

(1) http://www.editionsalcyone.fr/434630212 (2) Recherches sur le langage, par opposition à une poésie qui reprend et continue les formes héritées du passé. (3) Par exemple : Henri Michaux, poète et peintre ( « Un jour j'arracherai l'ancre qui tient mon navire loin des mers » ), Joë Bousquet, paralysé en 1918 par une balle allemande (« Ma blessure existait avant moi, je suis né pour l'incarner. »), Pierre-Albert Jourdan, révélé après sa mort en 1981, Philippe Jaccottet (« facile à dire ! et trop facile de jongler / avec le poids des choses une fois changées en mots ! »). Ou encore Gaston Puel, d’abord marqué par le surréalisme, puis qui s’en éloigne etc.

1 Françoise Vignet àla bibliothèque de Nogaro dédicaçant son recueil 1bis 260517.jpg
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