AIGNAN TERRE D’AFICION
Les anciens du pays vous raconteront qu’ils ont vu paître sur les collines d’Aignan du « bétail brave » , des vaches marquées du fer Ladoues qui était le ganadero local de courses landaises.
Cette image de tauromachie était tellement marquée chez les Aignanais qu’ils nommèrent leur ruedo Arènes André Ladoues . Les courses landaises y étaient sérieuses avec dans les loges , des vaches de combat qu’on appelait « marraines » et qui infligeaient de sérieuses blessures.
Suivant cet esprit de combat dur entre l’homme et la bête, on passa à la fiesta brava. On se souvient encore d’une course hispano landaise , organisée par un quartier de la ville et certains disent encore : « il nous fallut mettre la main à la poche pour régler les acteurs ».
Une exposition salle de l’office de tourisme vous permettra jusqu’au 29 Avril de suivre par l’image les 25 ans de corrida. Il faut rendre hommage à tous ceux qui ont œuvré pour que les Pâques taurines perdurent dans une ville de moins de 1 000 habitants .
De plus les organisateurs ont joué grand plateau avec des prestigieuses ganadérias qui se produisaient dans des arènes de première catégorie avec des toreros du haut de l’éscalafon . Fidèles amis des Vicois ils optèrent pour une éthique toriste, pour la corrida authentique .
LE PROGRAMME DES PAQUES TAURINES
Novillada non piquée
En voisin, les ganaderos du Lartet, Paul et Jérôme amèneront dans les torils d’Aignan des novillos qui comme chaque année ouvrent avec brio la journée taurine de Pâques à Aignan : novillos bien armés , avec du trapio,des pattes d’acier et la noblesse d’un encaste bien sélectionné ; De plus ,les organisateurs dans une période où les novilleros sont rares , d’où prestations répétées , ont à l’affiche : Juan Collado Diaz (Madrid) et Carlos Dominguez Cabrera.
DARRE-GALLON Confrontation de deux élevages français
Le président Paul Bergamo en rêvait depuis longtemps : avoir des toros français dans le ruedo des arènes d’Aignan , en particulier des bêtes gersoises de l’élevage de Jean Louis Darré et rappeler le premier élevage qui avait foulé le sable des arènes d’Aignan et rendre ainsi un hommage à l’éleveur du Sud-Est Aimé Gallon.
Ses fils Michel et Jean Pierre continuent avec la même passion l’élevage des toros d’encaste Sampedro , un encaste avec de fortes armures et offrant une grande noblesse au dernier tiers .
Les aficionados gersois seront heureux de voir dans l’arène des toros qu’ils admirent au campo quand ils passent dans le secteur de Bars , puis Jean-Louis, le ganadero de la terre , celui qui de retour d’une manifestation paysanne à Paris décida de suivre les conseils des hommes en contact avec le bétail brave et planta des piquets pour clôturer. Jean-Louis avait été aussi mozo d’espada du torero vicois Michel Lagravère et il gardait en lui les émotions dans les pueblos de la « Valle de la terror »
En décembre 1992 arrivent au « Cantaou » des bêtes, d'origine Guardiola , venant de chez Jean Riboulet. La grande aventure est lancée avec passion et courage, et la sélection du bétail est sérieuse ,sa rame Guardiola trouve peu de toreros pour les combattre même si elle enchante les toristes . Jean-Louis s’oriente vers une rame moins dure d’origine Marquès de Domecq , ce sont les bêtes qui aujourd’hui sont lidiés sous le fer de Camino de Santiago. Des erales pour les ouvertures de féria, il est arrivé à présenter du bétail en corrida et dernièrement il mettait en piste en Espagne un lot de toros, un exploit pour un ganadero français . Pour dimanche il a sélectionné 3 toros qui devraient répondre à ce que le public du Sud-Ouest attend .
UN CARTEL DE LUXE
Si les deux premiers toreros du cartel sont bien connus du public, celui qui complète la terna , Emilio de Justo, est passé en 2016 de l’ombre à la lumière à Orthez et Mont de Marsan devant des Victorinos.
Pourtant Emilio de Justo a pris son alternative chez lui à Caceres le 26 Mai 2007, parrainé par Alejandro Talavante et Cayetano Rivera , il confirmait à Madrid le 29 juin 2008 face à des toros de Juan Luis Fraile Martin. Il a connu une carrière difficile, avec des périodes « de bache » mais chaque fois qu’il toréait, il recevait des trophées. En 2013, on compte 4 corridas , dont 2 mano à mano , 13 oreilles et une queue . Apodéré par le Français Luisito il a beaucoup surpris à Orthez et Mont-de-Marsan où il coupe des oreilles . Aignan est sa première corrida, comme il l’ a laissé entendre il veut confirmer ses deux prestations de la dernière temporada pour finalement convaincre qu’il est un torero classique mais valeureux.
Manuel Escribano - chef de lidia - Il revient après un très grave accident qui lui a dévoré la temporada 2016, mais il est parfaitement remis et a retrouvé toute son allégria particulièrement aux bandérilles où son audace crée l’émotion . Il devrait faire une belle démonstration en mano a mano avec Ivan Fandino .
Manuel a été découvert dans sa plénitude pour une Pentecôte à Vic-Fezensac . Il avait conquis le public vicois et les jeunes aficionados ont créée une pena qu’ils appellent « la Sonrisa » , sourire de Manuel.
Ivan Fandino, né en octobre 1984- Il prend son alternative le 8 mars 2009 avec pour parrain Javier Valverde et témoin Eduardo Gallo, devant des toros de Aranz de Roblès - Il confirme à Madrid le 15 août 2013. Ce sera son premier paseo à Aignan.
Le tercio de piques sera assuré par la cuadra de Caballos d’Alain Bonijol.
Location : 05 62 09 20 96 – http://aignanytoros.free.fr
Pierre DUPOUY