Mise à jour du 06.12.2016 : il est possible de faire un don en un clicsur le site Internet sécurisé : http://www.fondation-patrimoine.org43303
C’est un « nouveau » trésor du patrimoine armaniacais qui va être restauré. Les travaux doivent commencer au début de février 2017. Il s’agit de la chapelle de Daunian, sise à Magnan et construite en terre, dont l’existence est attestée dès 1082 dans un très vieux cartulaire (1) de l’abbaye de Saint-Mont. Guillaume de Luppé a cédé le domaine à cette abbaye déjà au XIe siècle. Le territoire tout autour de la chapelle était probablement habité depuis longtemps.
Description
La chapelle est construite presque entièrement en terre crue, seul le mur ouest est en pierre (« en petit appareil irrégulier »). Elle mesure 17,20 m x 6,10 m. Elle a une seule nef rectangulaire et un chevet en arc de cercle à l’est et un cimetière se trouve immédiatement au sud-est. Elle est dédiée à Saint Jean-Baptiste.
Le mur sud (en terre) s’est écroulé. La municipalité a mis en place une toiture et une charpente neuve en 2014 pour éviter de nouvelles et graves détériorations. Le 24 novembre, Jean Duclavé, maire de Magnan, à amené Le Journal du Gers sur le site de la chapelle et lui a fait rencontrer Sabine Dulhoste, présidente de l’Association de sauvegarde de la chapelle. Puis, le 1er décembre, Le Journal du Gers a pu assister à une réunion de ladite association accompagnée de nombreux habitants de Magnan avec l’association Concordia, qui va effectuer les travaux.
Les travaux
Le plus gros travail, c’est de reconstruire le mur détruit. Il sera refait en terre avec des fibres de chanvre. Ailleurs, les joints seront refaits et la charpente neuve sera masquée par de la terre.Un chaînage en bambou sera mis en place et l’équilibre du mur assuré. Le clocher, actuellement en béton, sera habillé de terre, de même que l’annexe dont un mur a été refait en briques. Pour le financement, Jean Duclavé compte sur le soutien de la Fondation du patrimoine, dont le directeur général est venu à Magnan le 3 décembre 2016.
Concordia
Créée en 1950 par de jeunes Français, Anglais et Allemands à Paris (2), Concordia organise des chantiers internationaux de bénévoles dans toute l’Europe. Elle se donne des missions d’utilité publique (animation, culture, environnement). Les jeunes Européens ( 17 à 30 ans) qui s’engagent dans un chantier ont un emploi du temps précis : 3 jours pour travailler, un jour-et-demi pour organiser des événements pour la commune et le reste libre. Marion Rannou-Colliot, responsable Midi-Pyrénées, souhaite que les contacts entre les habitants et ces jeunes se multiplient : c’est un des objectifs de ces derniers, qui veulent se mêler à d’autres cultures et améliorer leurs compétences linguistiques.
Des relations à créer
Aussi invite-t-elle les habitants de Magnan à fouiller dans leurs greniers pour prêter à ces jeunes des ballons, des raquettes de badminton et tout ustensile dont ils peuvent se passer. Ils pourront aussi proposer le covoiturage pour que ces jeunes puissent faire leurs courses et même de participer à des activités locales comme le ball-trap, la pêche , la pétanque etc.
Trois jeunes, employés temporairement par Concordia étaient présents : un Espagnol, Sergio et deux Françaises, Clara et Cécile. Ils témoignent de l’intérêt des missions données par l’association et de l’ambiance dans et hors des chantiers : ils décident librement de leurs activités. Concordia prend en charge l’hébergement, la nourriture et l’assurance, rembourse une partie des frais de voyage et verse une indemnité de 475 euros par mois. Ils seront d’accord pour faire des travaux de maraîchage, quittes à être payés en produits locaux.
Pas que des constructeurs
Ce sont 6 à 8 jeunes qui travailleront à la chapelle. Ils habiteront un bâtiment communal en cours d’aménagement. Ils seront encadrés par un animateur de groupe et un animateur technique. Philippe Blot, maçon spécialiste de la terre crue, est le coordinateur technique. Il viendra régulièrement contrôler les travaux. Le chantier durera 6 mois et démarrera par 15 jours de test pour permettre aux volontaires de décider s’ils restent ou non.
Marion Rannou-Colliot souligne enfin que ces jeunes ne seront pas à Magnan simplement pour la construction, mais aussi pour connaître le village et l’animer. Elle demande aux villageois d’adhérer à Concordia (20 euros) pour augmenter sa visibilité face aux institutionnels. Enfin, elle souhaite que des habitants participent aux travaux.
(1) Registre d’archives où l’on recopiait tous les actes confiés à l’abbaye. (2) C’est la délégation Midi-Pyrénées qui interviendra.