11 Novembre
La stèle du souvenir
Les anciens combattants , ceux de « la dernière « , ceux des djebels d’Algérie , la population , corps constitués , enfants des écoles se retrouveront vendredi 11 Novembre à 11 heures au monument aux morts pour la commémoration de l’armistice de la guerre 14- 18 . Longue sera la la liste des « morts au champ d’honneur » suivant la formule consacrée , elle sera lue par les enfants des écoles ,mais les générations montantes pourront difficilement imaginer ces tueries ,suite aux ordres des de personnes qui faisaient la guerre sur les cartes d’état major loin de la grosse Bertha et déplaçaient les pions tandis que les « poilus » sortaient des tranchées excellentes cibles pour l’ennemi : on pourra évoquer : le chemin des Dames , Verdun ,Craone et bien d’autres hauts lieux de sacrifice . Après l’armistice , dans les moindres petits villages on a voulu honorer ses morts par des monuments qui marqueront pour l’éternité le souvenir de ces héros . Vic n’a pas échappé à ce grand élan de reconnaissance.
Le Conseil municipal « veut » un monument
8 Juillet 1918 : Volonté au sein du Conseil municipal « d’ériger un monument aux héros du canton morts pour la France .On vote une somme de 3 000 francs - c’est le transfert d’une ligne budgétaire pour agrandir la place de l’église en achetant une maison .Ces 3 000 francs proviennent d’un emprunt de 55 000 francs contractés en 1913 auprès du Crédit foncier de France
Le 21 mars 1920 - le maire , le Dr Albert Delucq donne lecture au conseil municipal d’une lettre où il est précisé : « la subvention de l’état pour l’édification d’un monument aux morts sera proportionnelle à l’effort et aux sacrifices que feront les communes en vue de glorifier les héros morts pour la France « ;;Le devis du monument s’élève à 35 000 francs , la commune dispose de 3 000francs votés , d’une souscription de 17 000 francs , elle sollicite donc une subvention de 15 000 francs ;
Le Bas relief de MALRIC
En Février 1820 , la municipalité répondait favorablement à une proposition du Préfet qui offrait aux communes de plus 1 000 habitants obus et canon . Vic s’était inscrit pour 2 canons et des obus . Elle eut la bonne idée de ne jamais retirer ces trophées de guerre . On connut des difficultés pour trouver une entreprise voulant construire ce monument .Le statuaire parisien Malric présente un devis de 15 000 F . L’entreprise Dubroca de Céron ( Gironde ) s’engage à fournir la pierre et la tailler pour une somme de :10 495,35 francs Le 23 mai 1924 , un entrepreneur auscitain M. Lansac donne son accord pour effectuer les travaux avec les matériaux de M. Dubroca pour une somme de 8 448,86 francs conformément « aux règles de l’art et aux dessins d’exécution qui lui seront fournis par l’auteur du projet
Le bas relief de Malric
Le statuaire parisien Malric présentait à l’assemblée communale son projet ( en modèle réduit ( il est sûrement encore dans les caves ou greniers d’un bâtiment communal ) .C’est une véritable œuvre d’art peu commune qui colle parfaitement à la ville qui doit la recevoir . Vic est représenté par les deux clochers de l’église Saint Pierre , l’octogonal et celui en poivrière .Une cloche sonne le tocsin .Le laboureur coiffé de son béret ,manches retroussées , prend le fusil , son regard fixe l’horizon , peut –être cette ligne des Vosges derrière laquelle se trouvent les pays orphelins , l’Alsace et la Lorraine dont on lui a tant parlé à l’école et qu’on n’avait pas hésité à teinter en violet de deuil sur les cartes de France .A côté , son épouse à qui il confie le mancheron de l’araire pour continuer à tracer le sillon qu’ils ont entamé ensemble .Le monument de Vic mérite parmi les choses à voir, on est tellement loin de ces stèles de mauvais goût avec poilu de 14 -18 en bronze avec canons et obus ;
Anecdote autour du Monument
En 1930,le monument faillit être déplacé .La construction d’une halle à la volaille devenait une réalité après bien des péripéties , le Dr Delucq ,maire voulait qu’elle soit montée sur l’emplacement où avait été élevé le monument en 1924, coût de l’opération,10 000 francs , le maire ne fut pas suivi dans sa proposition ; Au temps de la deuxième guerre mondiale, les réfractaires qui campaient dans les bois voisin ; vinrent dans la nuit précédant le 11 novembre accrocher des gerbes à la barrière du monument avec des rubans violets et en lettres d’or étaient écrites des phrases vantant la liberté et flétrissant le fascisme ;Cela ne manqua de mobiliser les « collabos » pour retrouver les auteurs de ce fleurissement qui en étaient à leur deuxième édition .Ce coup ci ils avaient solidement attaché les gerbes avec du fil de fer ce qui exigea du temps pour les enlever