Communications :
Henri Calhiol, Philippe Erlanger : un intellectuel et grand historien parisien Juif caché dans le Gers (1942-1944).
Philippe Erlanger fut un éminent intellectuel juif parisien, historien, biographe et à qui l’on doit la création, en 1939, du Festival de Cannes. Il échappera à la traque impitoyable de Vichy et de la Gestapo à Paris, sur la Côte d’Azur et, enfin dans le Gers, où il vivra plusieurs mois caché dans deux familles successives de sympathisants de la Résistance, courageux, désintéressés et restés anonymes alors qu’ils auraient pu être reconnus « Justes parmi les nations » : la famille Labit à Vic-Fézensac et la famille de Marion Brésillac à Lupiac.
Henri Calhiol a percé le mystère de cet anonymat, remettant à l’honneur ces modestes gersois qui font partie de ceux dont Simone Veil a pu dire : « bravant les risques encourus, ils ont incarné l'honneur de la France, ses valeurs de justice, de tolérance et d'humanité »
Jacques Lapart, l'inventaire après le décès de d'Etigny et l'intendance d'Auch au XVIIIe s.
Ce document inédit, cahier manuscrit de 64 pages conservé aux AD du Gers, a été rédigé par le notaire Théodelin à la demande de Fr-Henri Leménant-Duplessis « régisseur » resté seul après le départ de la veuve et de ses enfants, en présence de Pierre Joseph Lassus « directeur général des fermes du Roy », du sieur Pierre Leydon praticien, habitants d’Auch guidés par Antoine Compère « maître d'hôtel » et Pierre Beuré. Ils vont de pièces en pièces en décrivant le mobilier, la vaisselle etc. L’immeuble du centre-ville, a une grande entrée Chemin de "Camin Dret" (rue Dessolles) avec une façade opposée percée dans le rempart vers la rue St-Joseph (rue Gambetta). Il a été organisé en réunissant trois anciennes maisons de ville louées depuis 1735 puis achetées en 1760. Le rez-de chaussée et l’entresol sont occupés par des communs (cuisines, caves …) ou des bureaux. Le premier étage comprend le "cabinet" de l’intendant, un beau salon de compagnie, deux antichambres, une grande cage d’escalier, une grande salle à manger et deux belles chambres. Le deuxième étage est occupé par les
Pour les domestiques. L’ensemble est distribué autour d'une cour d’honneur en U au nord et d'une petite cour des cuisines au sud. L'équipement est de qualité sans être particulièrement luxueux. Le décor de la table est soigné avec de la porcelaine de Saxe. Le café est très présent mais pas le chocolat. Les carafes et les verres sont nombreux et on remarque aussi deux sceaux à rafraîchir des liqueurs. On est surpris de ne pas trouver de vaisselle de faïence aux armes de d’Etigny alors qu’il existe au musée d’Auch, un plat timbré au centre de son blason. Avec 57 marcs d'argent, l'argenterie expertisée par l'orfèvre d'Auch Jean Affre est importante mais pas plus qu'ailleurs si on compare avec les hôtels particuliers de la ville ou les châteaux à la campagne.
L'ameublement est médiocre, des meubles en chêne ou en bois fruitier, des fauteurs en damas, des chaises en paille ou en mauvaises tapisseries. La chambre de Mme d'Etigny fait exception des meubles en bois exotique, un "soffa" en damas jaune, de nombreux fauteuils etc. C’est la pièce la mieux meublée de la maison. Pas de tableaux, de gravures ni de cartes. Les tapisseries sont médiocres. Seul le salon de compagnie aux boiseries dorées impressionnait. On remarque dix pots de chambre, cinq bidets et un "appartement des Bains" bien équipé. La présence des tables à jeux correspond aux divertissements. La vaisselle et les dimensions des pièces montrent que d'Etigny ne pouvait recevoir qu'une vingtaine de personnes, 30 maximum, pour un repas assis. L'Intendance de d'Etigny apparaît modeste face au palais archiépiscopal ou l'hôtel de ville.
• A la fin de la séance, nous assistons à la présentation du livre qui vient de paraître publié par notre confrère Dr Bernard Hoerni sur le marquis d'Orbessan.
Photo Portrait de l'intendant D'Etigny, collection privée.