Deux mois à peine après la disparition de son épouse Solange, Michel Dario est parti un matin , alors qu’il avait déjà entamé sa journée de travail ; ne pouvant pas rester les bras croisé .
Bien qu’ayant passé son enfance à Mirande, il était devenu très vite un authentique Seissanais, un touche à tout portant avec autant de succès plusieurs casquettes à la fois. S’il avait pris officiellement la succession de ses parents à la charcuterie au bas de la rue de l’église, il était aussi agriculteur, cuisinier, accessoirement boulanger depuis qu’avec son ami Roger Quinières il avait construit son propre four à pain , reporter photographe, animateur du son quartier lors de la fête des voisins , conteur et bien d’autres choses encore …
Caractère entier, gros travailleur, adroit dans tous les domaines, ingénieux, bricoleur hors pair, très serviable sous des apparences parfois bourrues , curieux de tout, ancré dans le maintien des traditions dont la culture gasconne tout en étant moderne, il avait énormément œuvré dans bien des domaines pour la vie associative du village dont il était souvent cité comme référence. « Cao demandar au Dario » ( il faut demander à Dario).
Très respectueux par ailleurs, il prenait cependant un malin plaisir à conter des histoires plutôt grivoises ou graveleuses devant les dames qu’il connaissait comme jouant facilement les prudes .
Avec lui, c’est une des dernières bibliothèques à laquelle personne n’aura plus jamais accès et la mémoire de Seissan a perdu l’un de ses plus fidèles reporters !
Malgré la vieillesse, il avait gardé toute son autonomie, sa mémoire intacte et des rites auxquels il ne dérogeait jamais : le marché du vendredi matin , le col de sa chemise largement ouvert quelle que soit la température et le passage quotidien à Intermarché ( sauf le dimanche car c’est un jour de repos et il ne voulait pas contribuer par principe , même involontairement certes, à faire travailler les employés). Chaque 1er mai, les hôtesses de caisse avaient droit à leur bouquet de muguet individuel !
Marché et magasin, c’était avant tout l’occasion pour faire des rencontres, ceux de sa génération, aimant bien aussi s’intéresser aux plus jeunes, s’adaptant toujours aux évolutions de la société même s’il maugréait souvent , la plupart du temps par principe d’ailleurs !
. Chanceux ceux qui ont eu l’opportunité de connaître Michel ! Que cette reconnaissance unanime soit un réconfort pour son fils, sa fille et sa famille !Après une vie bien remplie