Communiqué de la confédération paysanne :
La diffusion de la maladie hémorragique épizootique (MHE) entraîne des conséquences plus graves qu’attendues.
Non seulement une partie de l’est de la France est désormais en zone réglementée, entraînant des restrictions sur les ventes d’animaux, mais surtout les effets de la maladie dans les territoires directement concernés sont importants.
Le ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire avait initialement annoncé que le taux de mortalité et la part d’animaux affectés dans les élevages touchés étaient faibles (respectivement inférieurs à 1% et 10%).
Mais les constats de terrain sont bien différents : les éleveur·euses concerné·es constatent un impact très aléatoire, et parfois sévère, de la maladie.
Plusieurs centaines d'élevages sont touchés, dont beaucoup ne sont pas déclarés.
A date, l’action de l’Etat s’est surtout focalisée sur le nécessaire déblocage des exportations de broutards vers l’Espagne et l’Italie.
Mais l’impact de la MHE sur le revenu des éleveur·euses, déjà fragilisé par les crises à répétition, reste alarmant.
La Confédération paysanne demande :
- L'indemnisation des élevages touchés par la MHE (qu'ils se soient déclarés ou pas), couvrant à la fois les mortalités, les soins aux animaux (qui peuvent monter jusqu’à 300 € par animal !) et les pertes de production (avortements, baisse de la production laitière, méventes…).
- L'indemnisation des élevages situés en zone réglementée, couvrant à la fois les coûts de blocage des animaux (affouragement, hébergement) et la perte de valeur des animaux en raison des restrictions à l’export.
Encore une fois, cet épisode montre que les paysan·nes sont les premières victimes du changement climatique et de la dépendance des filières à l’export.
La réponse à l’urgence vécue sur le terrain ne doit donc pas occulter les problématiques de long terme : la lutte contre le changement climatique et la relocalisation de la production bovine afin de moins dépendre des marchés à l'export