Pour valoriser les hommes et les femmes qui s’engagent dans ce mode de production et soutenir la consommation des produits Bio régionaux, la Région Occitanie a mis en place la Semaine régionale de la Bio du 23 au 30 septembre 2023.
David Taupiac et Éric Cadoré, conseillers régionaux, étaient présents sur le marché vicois de vendredi pour présenter le Plan Bi’O adopté par la Région, et les mesures de soutien à l’agriculture biologique, en présence de Cathy Daste Leplus, vice-présidente du conseil départemental du Gers.
Etaient également présents des acteurs de terrain, Audrey Bourrust présidente de POC 32 qui regroupe les éleveurs de porcins, ovins, caprins, messieurs Garroussia et Theye, agriculteurs bio en filière longue.
Eric Cadoré, membre de la commission agricole et président de la commission de l'eau à la Région, a rappelé que le plan Bi'O est une coopération entre l'Etat, la Région et les deux agences de l'eau de la Région.
Cette filière en grande difficulté se heurte au problème du pouvoir d'achat.
L'objectif de ce plan est de renforcer la production en Occitanie, 1ère région bio de France et meilleure région bio d'Europe tout en soutenant la distribution et la consommation de produits bio après deux années de tassement du marché en raison de la baisse du pouvoir d'achat.
Cathy Daste Leplus représentait le PAT (Projet Alimentaire de Territoire ) qu'elle pilote au niveau du Département.
Le PAT apporte son soutien à l'agriculture bio du territoire, une filière en souffrance, par un travail autour de l'alimentation de qualité.
Elle insiste sur l'articulation des différentes politiques publiques qui doivent être cohérentes.
L'année 2024 va être catastrophique pour le bio. Le rôle du Département coordonné avec celui de la Région est d'accompagner les acteurs du bio en se montrant à la hauteur des enjeux de demain.
Audrey Bourrust, présidente de POC 32, la filière porcine ovine caprine sur le département, filière qui a vu le jour le 8 mai 2023 et qui regroupe les éleveurs gersois bio et conventionnels.
Les éleveurs sont réunis autour d'une problématique, celle de l'abattoir. Tous abattent aujourd'hui leurs bêtes hors département, ce qui constitue une véritable contrainte avec le coût de l'énergie.
Leur objectif : recréer le multi-espèces sur l'abattoir d'Auch.
Le groupe a été entendu par les élus locaux et la Région et des fonds ont été débloqués : 300 000 euros de la Région et 300 000 euros de l' Etat.
L'abattoir verra le jour fin printemps 2024.
C'est une urgence car on compte très peu de nouveaux installés dans ces filières sur le département, l'abattage représentant une contrainte majeure.
Avec ce nouvel abattoir, la part du bio devrait augmenter. D'ailleurs, la Région offre des primes pour l'installation bio, comme le précse Eric Cadoré
Messieurs Theye et Garroussia, agriculteurs en grande culture bio, représentaient la filière Ici Bio Français.
Ils ont apporté leur témoignage.
Que la Région œuvre pour le bio les rassure mais c'est un projet ambitieux qu'il va falloir pérenniser car la crise qui s'annonce risque de conduire à des situations catastrophiques.
Leur démarche est axée sur la traçabilité : « Nous, nous sommes capables de tracer la graine depuis le moment où elle est mise en terre jusqu'à l'assiette » disent-ils.
Malheureusement, ils subissent une concurrence déloyale de pays qui importent des produits dits « bio » dont on ignore le plus souvent les modalités de production.
A l'heure actuelle, on trouve sur le marché français bio plus d'importations que de productions françaises.
Ces importations proviennent de pays qui n'ont pas les mêmes normes bio que nous.
Ils soulignent aussi qu'en matière de bio, on parle beaucoup de circuit court mais pas de filière longue, or, il existe un avenir indusriel agro bio pour le Gers.
Pour David Taupiac, souvent interpellé sur les difficultés de la filière bio, le gouvernement est à bout d'arguments et les solutions ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Certes il faut aider l'agriculture bio mais il faut surtout travailler sur le problème du pouvoir d'achat et de l'inflation.
« Il faut surtout restaurer du pouvoir d'achat pour que les consommateurs reviennent vers le bio c'est cela le véritable enjeu » a-t-il conclu.
« Se mobiliser pour la filière bio, c’est agir pournotre santé et nos paysages. C’est aussi soutenir l’emploi et nos agriculteurs qui ont fait beaucoup d’efforts pour se tourner vers des pratiques plus durables. En Occitanie c’est tout au long de l’année que nous soutenons les producteurs bio à faire face aux défis auxquels ils sont confrontés et maintenir le lien de confiance avec les consommateurs. Avec cette première Semaine régionale du bio, un des premiers actes du nouveau plan Bi’O régional signé il y a quelques jours, nous invitons tous les habitants d’Occitanie à découvrir ou redécouvrir les produits bio de leur région », a déclaré Carole Delga, présidente de la Région Occitanie.
En chiffres :1ère Région Bio de France, l’Occitanie représente 68% des brebis laitières bio, 35% de la viticulture bio nationale, 26% des brebis viandes en bio, 22% des grandes cultures bio, des surfaces fourragères en bio, des PPAM et de l’apiculture bio, 19% des fruits et des chèvres bio, 16% des vaches allaitantes en bio et 11% des légumes frais bio.
Ce sont plus de 13 600 exploitations et près 650 000 ha engagés en agriculture biologique, soit plus de 20% de la surface agricole régionale.
Crédit photos : François MACE