Mercredi 2 décembre en tout début d’après-midi les trente grévistes de la clinique psychiatrique d’Embats ont accueilli le président du Conseil Départemental, Philippe Martin. Il s’agissait pour ces derniers de lui exprimer après 23 jours de grève leur ressenti après l’échec des négociations avec le médiateur de la République. Et de lui détailler aussi l’évolution de la situation au niveau de la clinique à compter du premier jour de grève.
A savoir le transfert des patients vers les hôpitaux, chez eux, au camping, « voire même des patients qui hébergeaient d’autres patients », selon les grévistes. Quant aux revendications, les salariés rappellent qu’il s’agit d’augmentations salariales « sachant qu’aucune revalorisation ne leur a été accordée depuis 12 ans » (1), et surtout disent-ils d’une même voix « nous voulons une amélioration de nos conditions de travail ». Et ce sont de nombreux employés durant une bonne demi-heure les larmes aux yeux et très en colère (2) qui se sont exprimés face au président du Conseil Départemental.
Lequel après avoir assuré aux salariés toute sa considération, celui-ci « s’étonna qu’après 23 jours de grève de ne pas voir le moindre progrès ». Ce qui l’amena à lire aux salariés grévistes la lettre adressée au ministre Marisol Touraine et co-signée par Gisèle Biémouret, Philippe Martin, et Franck Montaugé, sur laquelle ils demandent « que vos services puissent rapidement intervenir auprès de la direction afin de dégager une issue positive, concertée et négociée ».
Une direction de la clinique qui dans un premier temps refusa de recevoir Philippe Martin puis qui se ravisa quelques instants plus tard. Après un entretien d’un quart d’heure avec le directeur, Jean-Marie Philip, le président du Conseil Départemental laissa comprendre « que la direction de la clinique n’est pas sur une logique d’un établissement qui veut disparaître du Gers ». Petit soulagement entrevu chez les salariés. Et Philippe Martin de conclure sa visite : « Je lance un appel solennel à la direction de la clinique d’Embats pour s’asseoir à la table des négociations ».
(1) « Les salariés ont accepté à bulletin secret, par 84% des voix, la proposition du médiateur de la République prévoyant une augmentation salariale de 150 euros brut (116 euros net) pour les infirmiers et de 70 euros brut (54 euros net) pour le reste du personnel ainsi qu' une prime d'intéressement qui serait déclenchée à partir de 140 000 € de capacité d'autofinancement de la clinique». Des propositions du médiateur qui ont été refusées par la direction de la clinique.
(2) Les jours de grève ont été décomptés sur le bulletin de salaire de novembre
Chez nos voisins
A Montauban, 53% des 500 salariés de la clinique, dont 80% de soignants, sont en grève depuis 42 jours pour "les salaires et les conditions de travail", selon la CGT.