Notre ornithologue préféré, Pierre Foret, est de retour pour nous parler cette fois du héron garde-boeufs ou Bubulcus ibis.
Ecoutons-le :
" En nette progression dans le département, l’échassier pourrait se rendre utile et nous débarrasser de certains acariens .
Labeur partagé ou comment se libérer des parasites
J’ai une pensée pour notre ami l’aoûtat dont la nymphe se nourrit de notre sang en cette belle fin d’automne.
Avec le réchauffement climatique, les tiques et autres araignées rouges prolifèrent dans les herbes hautes et terres labourées, terrains privilégiés du héron garde-bœufs lequel a pour habitude d’accompagner les bovins dans leurs pâturages pour se nourrir des invertébrés libérés au passage.
Et pourtant…la Gascogne n’a pas une réputation de bœufs !
Toujours en bonne compagnie avec une vache bazadaise ( vache landaise plutôt rare dans le Gers )
C’est un procédé naturel signe d’un bon recyclage écologique et qui souligne la cohabitation naturelle entre les espèces dans un biotope partagé.
Tour de guet sur un peuplier noir dénudé
Il indique également que le changement de climat n’est pas forcément négatif pour ce Bubulcus ibis que l’on observe plus aisément sur les rives des lacs ou rivières mais qui cherche souvent sa nourriture dans des milieux secs, les champs et les prairies.
Du blanc immaculé avec un soupçon d’orange pour se distinguer de l’Aigrette garzette
Au fond l’enjeu de ce ‘ réchauffement climatique ‘ sera sans doute de s’allier avec des espèces qui ont déjà prouvé leur facilité d’adaptation.
C’est le cas de la mésange bleu,l’unique passereau qui n’est pas en déclin parmi les derniers relevés bien sombres de ‘ Bird Life International ‘ qui indiquent qu’1 espèce d’oiseau sur 5 en Europe est menacée ou quasi menacée d’extinction.
La mésange bleue a survécu aux cultures intensives et à la modification des sols contrairement aux Alouettes, Bruants et autres pie-grièches.
Elle devient ( tristement ) généraliste . Même le moineau domestique disparaît.
La mésange bleue bientôt un simple "piaf" ?...
Nul doute que la sauvegarde de la nature implique une transformation de nos économies...et surtout de nos dépenses.
Le fameux "pouvoir d’achat " n’est pas très porteur d’écologie.
Le réchauffement est pourtant positif pour certains passereaux qui tardent à retrouver leur zones d’hibernation .
C’est le cas de la Cisticole des joncs aussi en expansion dans le Gers.
Elle niche bas dans la végétation parmi les hautes herbes ou dans les champs. Son chant est fortement onduleux et métallique."
Cisticole des joncs dans une couronne sèche de tournesol
Colonie de Bubulcus ibis dans un frêne nu avec un ancien nid
Photo-titre : une colonie dans son élément sur l’îlot de l’étang de Moura dans le Bas-Armagnac
Texte et photos : Pierre Foret