25 ans après le tournage du film, caméras et micros étaient de retour à Vic-Fezensac.
En effet, durant ce premier week-end de juillet, Miri Paturel et l’équipe de l’émission d’Arte «Invitation au voyage » ont tourné les images d’un reportage sur notre région en revenant sur les lieux de tournage du film d’Etienne Chatiliez, « Le Bonheur est dans le pré ».
Rencontre avec la réalisatrice, Miri Paturel, qui a bien voulu vendredi après-midi répondre aux questions du Journal du Gers entre deux prises de vue.
Journal du Gers : Pouvez-vous nous dire quelques mots de l’émission « Invitation au voyage » ?
Miri Paturel : « Invitation au voyage » est une émission quotidienne sur Arte qui a 3 ans maintenant.
On voyage partout dans le monde avec deux rubriques, une rubrique « Héritage » et une rubrique « Inspiration ».
La rubrique « Inspiration » consiste à découvrir un pays ou une région dans les yeux d’un artiste.
En l’occurrence, on a choisi le Gers dans les yeux d’Etienne Chatiliez avec son film « Le bonheur est dans le pré ».
C’est un bon moyen de percer l’âme du Gers car rien qu’en revenant sur les lieux du tournage aussi bien chez les éleveurs de canard que sur le marché de Vic, on peut palper l’âme de la région.
Quand j’avais proposé ce sujet, je m’étais replongée dans le film, dans les lumières, l’atmosphère. On s’était dit que tourner l’été, cela permettrait de retrouver les tons, cette atmosphère qui participent aussi au bonheur et à la douceur de vivre dans le Gers
Journal du Gers : Quel format va revêtir le reportage sur le Gers ?
Miri Paturel : Le sujet durera 13 minutes au sein de l’émission qui en fait 35.
C’est un format documentaire mais avec un style reportage.
Journal du Gers : Quel rôle jouent le film et Etienne Chatiliez dans votre reportage ?
Miri Paturel : J’ai eu Etienne Chatiliez longuement au téléphone mais il n’est pas présent dans le reportage.
Au-delà d’avoir son point de vue à lui, l’idée, c’est de comprendre ce qui l’a inspiré, pourquoi il a choisi le Gers, comprendre son inspiration, montrer la vie des éleveurs, le marché, ces repas gascons qui l’ont inspiré.
Journal du Gers : Quels lieux seront montrés dans le reportage ?
Miri Paturel : On verra le marché de Vic où j’étais ce matin et où je me suis entretenue avec le président de l’office de tourisme , un éleveur de canards, la maison Ramajo où je me trouve en ce moment et la maison du film où nous nous rendrons dimanche.
Je voulais aussi consacrer une partie à la musique car elle est très importante dans ce film surtout qu’Etienne Chatiliez a pris le parti de choisir une musique locale avec les fanfares et les bandas.
C’est d’ailleurs ce que l’on va faire samedi, filmer une banda qui va rejouer la musique du film.
Journal du Gers : Quand sera-t-il diffusé ?
Miri Paturel : Le reportage sera diffusé à l’automne.
Journal du Gers : Quel regard personnel portez-vous sur notre région ?
Miri Paturel : J’étais venue l’été dernier dans le Gers.
Quand l’émission nous a annoncé que l’on allait devoir se recentrer sur la France, j’ai tout de suite repensé au Gers que j’avais découvert l’été dernier et j’avais vraiment senti quelque chose d’assez poétique dans cette région, un calme particulier, quelque chose de très vrai, de très apaisant et je m’étais dit qu’il faudrait que je fasse quelque chose sur ce lieu.
De là est venue l’idée de rechercher les films qui avaient été tournés dans la région pour coller à la rubrique de l’émission.
Journal du Gers : En dehors du reportage, quelles difficultés rencontrez-vous dans votre travail par rapport à la situation sanitaire ?
Miri Paturel : Depuis le confinement, c’est la première fois que je repars en tournage et je suis ravie de recommencer avec le Gers.
On part évidemment avec du gel et des masques plein la voiture.
Mais je constate que les gens sont contents de revoir des caméras, de voir qu’on continue à promouvoir ces lieux qui ont eu un peu peur ces derniers temps.
Le D’Artagnan Band sur le kiosque jouant la musique du film
Après Miri Paturel, c’est Jean-Claude Vuillemin, président de l’Office de Tourisme que nous avons rencontré.
Il a participé à la première journée de tournage sur le marché de Vic.
Journal du Gers : Quand avez-vous été contactés par la réalisatrice ?
Jean-Claude Vuillemin : Il y a plus d’un mois que nous sommes en contact avec elle.
Elle nous avait demandé des adresses, la maison de Biran entre autres...
Elle souhaitait avoir un fil directeur pour coller au plus près au film de Chatiliez, j’ai donc revisionné le film pour l’aider dans ses recherches.
Elle voulait remettre en avant l’ambiance, la façon de vivre dans le Gers, montrer que c’est encore pareil 25 ans après le film.
On s’aperçoit en effet que la vie sur un marché est toujours la même, on vient, on échange, on reste au milieu de la route, on fait naître les gens, on les enterre, après on va au café.
Je lui ai parlé aussi de quelque chose qui n’existe plus aujourd’hui, la halle dans laquelle on vendait les poulets, les dindons, les œufs, la production de la ferme puis l’argent gagné on le réinvestissait sur le marché.
On est allé ensuite aux arènes qui font partie de Vic même si ce n’est pas le sujet du reportage.
Elle est ensuite allée chez Ramajo puis filmer des oies puisque la maison Ramajo n’a que des canards.
Samedi après-midi , elle filmera le D’Artagnan Band sur le kiosque.
Dimanche matin, elle voit la maison du film à Biran puis elle déjeune avec Philippe Martin et un collaborateur pour évoquer la région.
Journal du Gers : Miri Paturel a choisi de vous interviewer au sein du marché.Quelle orientation a-t-elle donné à votre interview ?
Jean-Claude Vuillemin : Elle m’a questionné sur Vic, son histoire, le nom de la ville, les villages aux alentours...
Elle m’avait demandé de ne pas être trop « promotionnel » puisque Arte est plutôt une chaîne culturelle et non une chaîne de promotion de lieux touristiques.
Mais j’ai quand même évoqué les arènes de Vic qui amènent des milliers de personnes pour les fêtes de Pentecôte en soulignant qu’elles sont utilisées aussi pour d’autres manifestations comme Tempo latino.
Il y a donc eu un petit chapitre historique, une partie sur les arènes et surtout une partie sur le marché.
Toute l’interview a essentiellement tourné autour du marché qui est une scène culte du film.
Journal du Gers :Quelles retombées peut avoir ce reportage pour l’Office de Tourisme ?
Jean-Claude Vuillemin : Pour nous, c’est une opportunité même si le reportage n’a pas vocation à être un outil promotionnel.
Bien entendu, elle nous informera de la diffusion du reportage et nous communiquerons à ce sujet.
Mais je lui ai aussi demandé de nous donner un CD que l’on pourra mettre sur le site de l'Office de Tourisme.
Pour moi, président de l’Office de Tourisme, quand je vois que 25 ans après, on revient encore reparler de cet état d’esprit, de cette façon dont le Gers se différencie des autres départements du Sud-Ouest, je ne peux que me réjouir de ces lettres d’or pour la carte de visite de l’office de tourisme !
Le reportage va « vendre » l’identité du département, cette douceur de vivre, cette convivialité et pour moi qui défends mon département, c’est une aubaine !
Le reportage sortira à l'automne. Nous vous en reparlerons !