La fin des glaciers dans les Pyrénées ?

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D’ici 2050, ils pourraient bien avoir complètement disparu du paysage. C’est ce que laissent penser les observations de l’association de glaciologie Moraine…

Depuis sa création en 2001, cette association suit l’évolution des glaciers des Pyrénées françaises, afin de pouvoir porter ses observations à la connaissance du public, par des conférences, des sorties thématiques, des diffusions de documents…


Sa collaboration avec des glaciologues qui surveillent de la même manière le versant espagnol permet d’avoir ainsi une vision globale de la chaîne pyrénéenne. Car, bien que moins réputés que les glaciers des Alpes, ils sont présents sur neuf massifs.

Cinq sont situés côté français : Balaïtous, Vignemale, Munia, Perdiguère et Mont Valier. Trois, de plus haute altitude, pointent en Espagne : Enfer, Posets et Aneto. Celui de Gavarnie-Mont Perdu, quant à lui, est transfrontalier.


C’est ainsi que depuis dix-huit ans, le glaciologue Pierre René, accompagné de bénévoles de l’association, se rend régulièrement au glacier d’Ossoue, situé dans le massif du Vignemale, afin de le surveiller de très près. Un choix judicieux, puisqu’Henry Russell, célèbre pyrénéiste, avait déjà observé à la fin du 19e siècle que ce glacier, devenu emblématique, réagissait aux variations climatiques.

Malheureusement, le constat n’est pas franchement optimiste. Le cumul de neige hivernal, auquel on soustrait la fonte estivale, met en évidence une diminution de sa masse. Selon Pierre René, la moyenne d’eau annuelle perdue est d’environ 1,60 m.


Les observations menées sur les autres glaciers des Pyrénées démontrent également que la plupart disparaissent peu à peu, comme celui de la Brèche de Roland, de l’Aneto, ou encore celui du Seil de la Baque. D’autres cependant semblent mieux résister, grâce à leur situation, comme celui d’Arcouzan au mont Valier.


Pourtant, les précipitations restent stables depuis un siècle. Mais l’Observatoire pyrénéen des changements climatiques a relevé une hausse du thermomètre de 1,2° C depuis 1959. Malgré quelques périodes de stagnation de ces fronts glaciaires, leur fonte liée au réchauffement climatique ne cesse de progresser.


Le rapport de l’OPCC relève la disparition d’un peu plus de la moitié des glaciers pyrénéens, entre 1984 et 2016. Et, depuis 1850, leur superficie totale a diminué de 86%.

Une tendance qui semble s’accélérer ces dernières années, faisant craindre à Pierre René, à ce rythme-là, leur disparition totale d’ici 2050.

A suivre de près sur le site asso.moraine.free.fr


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