Cinéma de l'Astarac

001cinema mirande .jpg

Le programme de la semaine

Une trame intime dans un décor de western, c’est le pari de Joachim Lafosse ("A perdre la raison", "L’économie du couple", "Les chevaliers blancs") qui adapte le roman de Laurent Mauvignier, "Continuer", avec Virginie Efira et Kacey Mottet-Klein. Elle, Sybille, mère divorcée, entraîne son fils, Samuel, à travers le Kirghizistan pour un périple à cheval, physique, dur, périlleux malgré la beauté des paysages. Elle espère trouver ainsi le moyen de sauver son enfant, de lui faire retrouver l’amour. Car Samuel est un post adolescent empli de rage et de rancune. Furieux contre sa mère, mal dans sa peau, prêt à sombrer. Sous le ciel radieux, entre des montagnes préhistoriques et des lacs scintillants, ils cheminent jour après jour, dormant sous les étoiles et affrontant l’inconnu. La chevauchée est également mentale, bien sûr, offrant un film splendide où les acteurs sont d’une justesse de chaque plan. Sud Ouest

LES DENTS DE LA MER
Venez redécouvrir un classique du cinéma sur grands écran !!  Le film au tournage catastrophe qui devient le premier Blockbuster américain !!  "Jaws se situe à la frontière du réalisme et du fantastique, de l'histoire naturelle et du la fable mythique." 29/01/1976 Le monde "Steven Spielberg (…) fait preuve ici encore d'une parfait maîtrise technique. Ses effets sont peu nombeux, mais ils portent. C'est sobre, précis et efficace". 28/01/1976 Télérama 
"De tous les films "catastrophe" (…), c'est incontestablement le mieux ficelé." 30/01/1976 Les Echos

EDMOND   Le 28 décembre 1897 avait lieu la première, ovationnée, de la pièce Cyrano de Bergerac, écrite en un temps record par un quasi-inconnu : un certain Edmond Rostand, 29 ans…
« L’histoire, quelque peu réinventée, de l’écriture et de la création de ce monument du répertoire français avait déjà valu à Alexis Michalik   un triomphe sur les planches et cinq molières en 2017 (il est l'auteur de plusieurs autres succès de théâtre dont Le porteur d'histoire et Le cercle des illusionnistes) . Le voilà donc qui l’adapte à l’écran en réussissant à éviter tous les écueils du théâtre filmé et en usant à merveille de l’espace, cette fois sans limite, du cinéma. Virtuose, son autoadaptation  (Edmond était d'ailleurs à l'origine un scénario de film mais, faute de financement, le Franco-Anglais de 36 ans a décidé de le transposer au théâtre. ) rend encore plus hommage à la fièvre créatrice avec un jeune auteur qui n’a « pas encore écrit une ligne » de sa pièce et ne croit pas en lui, alors que, déjà, une troupe entière – et des financiers ! – comptent sur son « génie ». Cet hommage aux feux de la rampe et à ceux qui s’y consument devient, donc, une sorte de thriller sur la création – dont on connaît, pourtant, l’heureux dénouement. Thomas Solivérès (parfait dans le rôle-titre, vibrionnant avec une grosse pointe d’angoisse) court, au sens propre du terme, après l’inspiration, de son petit appartement où sa femme, la douce Rosemonde Gérard, le soutient, à la scène, encore vide, du Théâtre de la Porte Saint-Martin, en passant par un bistrot 1900, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Et la mise en scène adopte ce rythme, alerte, de course-poursuite, dans un Paris et des costumes d’époque qui respirent la joie de reconstituer sans naphtaline.
Dans sa constante drôlerie, Edmond est aussi un vaudeville : Alexis Michalik donne à sa genèse de Cyrano la légèreté de Feydeau, cet auteur si en vogue à cette époque où Rostand passait pour un ringard en tenant mordicus aux alexandrins. » Télérama

LES INVISIBLES  Une ode au dévouement, aux vertus du travail social quand il est fait avec du cœur. 
"Après l’excellent Discount qui, en 2015, dénonçait le gâchis alimentaire, suivi un an plus tard de Carole Mathieu, téléfilm consacré à la déshumanisation du monde du travail, Louis-Julien Petit, tel un Ken Loach à la française, continue de porter un regard tendre et lucide sur l’incapacité de nos civilisations modernes à prendre en considération le sort des plus fragiles. 
Touché par le livre Sur la route des invisibles, écrit par Claire Lajeunie, en complément d’un documentaire qu’elle réalise pour France 5, le jeune réalisateur, après avoir passé un an à multiplier les rencontres en centres d’accueil, se lance dans une comédie sociale afin de donner voix aux laissées-pour-compte ainsi qu’aux travailleuses sociales qui les accompagnent dans leur quotidien, deux catégories aussi imperceptibles l’une que l’autre aux yeux de la société. Si l’absurdité du système administratif mis en place pour venir en aide à ces oubliées de la vie est évoquée, elle n’est nullement le sujet principal de cette chronique placée sous le signe de l’entraide et de la cohésion, bien loin de toute idée de moralisme ou de misérabilisme. 
Avec l’humour comme arme contre la misère, Les invisibles est avant tout un film de combattantes dans lequel la lutte est plus importante que l’objectif quasi utopique à atteindre. Riche de scènes drôles et émouvantes aux dialogues improvisés percutants qui n’éludent cependant rien de la réalité dramatique vécue par ces naufragées, le scénario plonge le spectateur au cœur d’une précarité qu’une quinzaine de femmes qui ont connu la rue, transformées en comédiennes pour l’occasion, nourrissent de leur authenticité. 
Audrey Lamy , Corinne Masiero, (Capitaine Marleau), Noémie Lvovksy, et Déborah Lukumuena, compose le quatuor de travailleuses sociale que la fluidité d’une mise en scène allègre rend encore plus authentique.
S’il ne prétend nullement proposer de solution concrète à la prise en charge des personnes confrontées à l’extrême dénuement, Les Invisibles, grâce à sa liberté de ton, son optimisme et ses accents de vérité, est avant tout un hymne vibrant et léger à ces guerrières de l’impossible qui n’ont d’autre motivation que de rendre le monde un tout petit peu meilleur." 

L'ORDRE DES MEDECINS un récit intime bouleversant sans jamais verser dans le chantage affectif. 
David Roux choisi la thème de la médecine pour son premier long. Un sujet qu’il connaît très bien, non comme docteur mais parce qu’il vient d’une famille de médecins, entre des parents chefs de service et un frère pneumologue. Cet Ordre des médecins est un peu le leur puisqu’ inspiré de ce que la famille a vécu lors de la mort de la mère du réalisateur. Il y explore la frontière plus ténue que jamais entre le professionnel et l’intime pour un praticien dès lors qu’un proche vit ses dernières heures. Comment garder la distance indispensable pour annoncer des nouvelles tragiques à ses patients ? Comment répondre aux attentes de sa famille qui voit en vous l’homme par qui le miracle est possible ? Cette dualité professionnel/intime constitue le cœur de cette première réalisation. Son talent consiste à ne jamais prendre le spectateur en otage de ses propres émotions avec une dignité que l’on retrouve dans l’interprétation de ceux qu’il a réunis devant sa caméra, du premier rôle (Jérémie Renier) aux seconds (Zita Hanrot, Maud Wyler, Marthe Keller...). Leur puissance tranquille symbolise la maîtrise du cinéaste dans cette première œuvre éloignée de tout chantage affectif.

COME AS YOU ARE À travers son héroïne, magnifiquement interprétée par Chloë Grace Moretz, la cinéaste offre un hymne à la liberté et à l'identité, en maniant à merveille l'ironie contre les conventions 
"Après Appropriate Behavior, présenté en avant-première au Festival de Sundance en 2014, la jeune réalisatrice irano-américaine Desiree Akhavan revient dans l’Utah en 2018 avec Come as you are (The Miseducation of Cameron Post). Un second projet qui lui permet cette fois-ci de rafler le Grand prix du jury dudit festival. Pur film « indé’ Sundance », ce drame porté par une pléiade de comédiens épatants est cependant une jolie réussite. 
L’an 1993, en Pennsylvanie. Bienvenue à God’s Promise, établissement isolé au cœur des Rocheuses. Cameron (Chloë Grace Moretz) vient d’y poser ses valises. Elle se retrouve, comme ses camarades, livrée à la psychologue Lydia Marsh (Jennifer Ehle) qui s’est donnée pour mission de remettre ces « âmes perdues » dans le droit chemin. La faute de Cameron ? S’être laissée griser par des sentiments naissants pour une autre fille, son amie Coley. 
Adapté du roman pour adolescents éponyme d’Emily M. Danforth, le film ne reprend cependant que les 200 dernières pages (sur 470) du livre où Cameron se trouve au centre. Si l’homosexualité de Cameron est centrale dans le film, celle-ci n’est cependant pas le seul motif faisant exister le récit. Ce « coming of age » vécu à travers les aléas d’un personnage homosexuel s’intéresse plus particulièrement aux centres de reconversion gay, toujours présents aux Etats-Unis, soutenus par des organisations conservatrices et religieuses.
Desiree Akhavan dénonce la violence psychologique dont sont victimes ces jeunes, forcément en période de doutes, et les conséquences parfois catastrophiques que ces thérapies peuvent engendrer. Déguisés sous leurs « bonnes paroles », ces centres intégristes n’apprennent finalement à ces adolescents que la haine de soi. Et la réalisatrice surprend et captive en réussissant à mettre de la comédie dans son sujet   Captivant et solide, Come as you are donne à réfléchir, et permet la mise en lumière d’un sujet des plus actuels." 

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles