Votre semaine cinéma du 30 janvier  au 5 février !

001cinema mirande 2.JPG


LES INVISIBLES Une ode au dévouement, aux vertus du travail social quand il est fait avec du coeur. 
"Après l’excellent Discount qui, en 2015, dénonçait le gâchis alimentaire, suivi un an plus tard de Carole Mathieu, téléfilm consacré à la déshumanisation du monde du travail, Louis-Julien Petit, tel un Ken Loach à la française, continue de porter un regard tendre et lucide sur l’incapacité de nos civilisations modernes à prendre en considération le sort des plus fragiles. 
Touché par le livre Sur la route des invisibles, écrit par Claire Lajeunie, en complément d’un documentaire qu’elle réalise pour France 5, le jeune réalisateur, après avoir passé un an à multiplier les rencontres en centres d’accueil, se lance dans une comédie sociale afin de donner voix aux laissées-pour-compte ainsi qu’aux travailleuses sociales qui les accompagnent dans leur quotidien, deux catégories aussi imperceptibles l’une que l’autre aux yeux de la société. Si l’absurdité du système administratif mis en place pour venir en aide à ces oubliées de la vie est évoquée, elle n’est nullement le sujet principal de cette chronique placée sous le signe de l’entraide et de la cohésion, bien loin de toute idée de moralisme ou de misérabilisme. 
Avec l’humour comme arme contre la misère, Les invisibles est avant tout un film de combattantes dans lequel la lutte est plus importante que l’objectif quasi utopique à atteindre. Riche de scènes drôles et émouvantes aux dialogues improvisés percutants qui n’éludent cependant rien de la réalité dramatique vécue par ces naufragées, le scénario plonge le spectateur au cœur d’une précarité qu’une quinzaine de femmes qui ont connu la rue, transformées en comédiennes pour l’occasion, nourrissent de leur authenticité. 
Audrey Lamy , Corinne Masiero, ( Capitaine Marleau), Noémie Lvovksy, et Déborah Lukumuena, compose le quatuor de travailleuses sociale que la fluidité d’une mise en scène allègre rend encore plus authentique.
S’il ne prétend nullement proposer de solution concrète à la prise en charge des personnes confrontées à l’extrême dénuement, Les Invisibles, grâce à sa liberté de ton, son optimisme et ses accents de vérité, est avant tout un hymne vibrant et léger à ces guerrières de l’impossible qui n’ont d’autre motivation que de rendre le monde un tout petit peu meilleur." 


SOIREE DEBAT jeudi 31 à partir de 19 heures


SUGARLAND Un savant cocktail d'investigation et de vulgarisation scientifique qui met en lumière les effets catastrophiques de l'excès de sucre pour la santé. 
« Sugarland » n'est pas un documentaire comme les autres sur la malbouffe, c'est un vrai film de cinéma, avec une mise en scène hyper créative et un côté très ludique. 
« Sur le modèle de Super size me, de Morgan Spurlock, qui avait mangé au McDo matin, midi et soir pendant un mois, l’athlétique réalisateur australien de Sugarland s’est infligé un régime riche en sucre pendant soixante jours. Sans sodas, glaces ou confiseries. En avalant uniquement des aliments considérés comme sains : yaourts 0 %, barres de muesli, céréales peu sucrées, smoothies, jus de fruits, plats cuisinés light…
Suivi par une équipe de médecins et de scientifiques qui témoignent, astucieusement incrustés sur les emballages ou du fond de son frigo, le cobaye prend 11 centimètres de bide et dénonce, avec humour mais virulence, les ravages de l’industrie sucrière sur notre santé. Servi par une mise en scène très ludique, jamais culpabilisant malgré ses révélations anxiogènes, ce documentaire d’un citoyen éclairé mériterait d’être classé d’utilité publique. »


COLETTE Le portrait coloré d’une grande dame de la littérature française qui en se battant pour affirmer sa liberté et sa singularité dans un monde patriarcal, a ouvert les portes du féminisme.
Le réalisateur Wash Westmoreland avait été remarqué en 2015 avec Still Alice, drame dans lequel Julianne Moore affrontait les ravages de la maladie d’Alzheimer. Son nouveau film se consacre encore à une figure féminine forte, mais autrement plus positive : celle de la romancière Colette incarnée par Keira Knightley.
"C’est une tranche de vie qui est ici racontée, dans un esprit vif, avec de la fantaisie et de l’élan marqué à l’écran par un montage allègre et des lignes de dialogues alertes.
Le récit biographique est initiatique. Il se compose à trois temps, de jeune femme à épouse, d’épouse à femme libérée, écrivain à succès, comédienne à scandale, amoureuse bisexuelle. La vie de Colette est passionnante et ce cinéma la reconstitue avec bonheur, dans le décor d’un Paris de la Belle époque finement reconstitué, sans surcharge.
 Wash Westmoreland avait comme sujet un personnage fort, une Colette dont l’intéresse l’émancipation, comment Colette est devenue Colette, une jeune fille de la campagne s’imposant comme l’un des plus grands auteurs de ce début de XXe siècle. Central est donc le couple formé avec le séduisant et volage Willy, et comment ce dernier lui a volé d’abord la signature de sa série des Claudine, semi autobiographique, avant qu’elle ne s’affranchisse de sa tutelle, bataillant pour gagner sa reconnaissance d’auteur des romans. Il a fallu à Colette, femme de lettres, de nombreuses années avant de devenir cet auteur de plein droit de son œuvre.
Le cinéaste américain, pour raconter ses audaces et son désir de briser des tabous, ne dissocie pas l’écrivain de son autre métier, celui de comédienne : la scène est cet autre lieu d’expression de son indépendance et d’épanouissement de sa liberté, conquête opiniâtre et féministe avant l’heure. Colette ose la mise à nu, montre un sein qu’on ne saurait voir.
Dans un biopic, l’incarnation est essentielle. Colette a le visage de Keira Knightley, égérie Chanel, qui lui donne une allure pimpante, une tonalité piquante, et aussi une belle fraîcheur. Ses engagements pour la cause des femmes lui donne une légitimité supplémentaire, s’il en fallait ajouter à son immédiate séduction."

GLASS Une plongée vertigineuse, en quasi huis clos, dans l'univers mental de deux super-héros
La trilogie  super-héroïque  de M. Night Shyamalan, la plus déconcertante de ces vingt dernières années  se termine en beauté avec Glass, synthèse improbable mais séminale d’Incassable et de Split. Le nouveau film du réalisateur américain, célèbre depuis « Sixième sens  » et « Incassable », confirme ici son statut de dernier grand romantique d’Hollywood. 
Là où INCASSABLE suivait un homme que sa modeste image de lui-même avait rendu aveugle à son véritable pouvoir ; là où SPLIT explorait le pouvoir mortel d’un monstre créé par un esprit traumatisé, GLASS s’intéresse à l’essence même de l’identité en posant une question : sommes-nous objectivement ce que nous sommes, ou plutôt le résultat physique de ce que notre esprit forme et détermine ? Êtes-vous un super-héros si vous croyez en être un, même s’il ne s’agit que d’un fantasme ? 
 "Dans Glass, David Dunn (Bruce Willis) et La Bête (James McAvoy) sont tous deux interpellés par la police, ils sont internés dans un hôpital où une psychiatre réfrigérante tente de les persuader que leurs pouvoirs supposément hors normes ne sont que des vues de l’esprit. Curieusement, leur voisin de cellule est Mister Glass (Samuel L. Jackson), pseudo-maître du mal, réduit à un état catatonique. Avec autant de panache que de roublardise, Shyamalan propose en fait un récit à double lecture absolument jouissif. Il se soumet en apparence aux exercices imposés du film de super-héros : l’événement fondateur entraînant les fameux pouvoirs ; l’affrontement final claironné dès le départ ; le rôle majeur joué par les proches (la maman de Glass, le fils de Dunn, une victime survivante et empathique pour La Bête). Mais ces principes de base, incontournables dans les fictions BD ou ciné, il les décortique consciencieusement, en les interrogeant, en les démythifiant. Entre les super-héros et ceux qui les regardent benoîtement, où est l’imposture ? A-t-on seulement besoin de telles mascarades ? Un questionnement d’autant plus sulfureux qu’il intervient alors que le public est inondé de productions estampillées Marvel ou DC. Nous sommes ici à l’opposé : de longues séquences dialoguées plutôt que de l’esbroufe explosive ; un quasi-huis clos plutôt qu’un méga-univers numérisé ; et une mise en scène à la précision d’orfèvre. Du grand Shyamalan  !" La voix du nord

QU’EST CE QU’ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU Le retour des familles Verneuil et Koffi au grand complet !
Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise.
Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger.
Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir.
De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises…   
"On constate donc d’emblée un déplacement de la problématique sociétale entre le Bon Dieu numéro un et le Bon Dieu numéro deux. Autant le premier se centrait, à travers les quatre gendres multiethniques de la famille Verneuil, sur les querelles inter-communautaires et l’idée que le racisme, loin de se réduire au milieu catholique bon teint des beaux-parents, était la chose la mieux partagée au monde, autant le second recolle les morceaux de la famille, confrontée aux dysfonctionnements d’un pays en lequel ils ont perdu toute confiance."LE MONDE
"Ce second opus est encore meilleur que le premier sorti en 2014. Le scénario cosigné Philippe de Chauveron et Guy Laurent est particulièrement bien écrit. Les répliques fusent. Les rebondissements sont multiples.  Entre les clichés racistes, les remarques franchouillardes et l'humour, la crête est fine mais les deux scénaristes s'en sortent bien.
On retrouve avec plaisir Christian Clavier en notaire retraité qui lit Le Figaro Magazine et s'improvise en Stéphane Bern quand il fait visiter à ses gendres les châteaux de la Loire. À ses côtés, Chantal Lauby en grand-mère désespérée est toujours aussi drôle. "Le figaro 

ALIEN LE HUITIEME PASSAGER , sortie en 1979 le film culte de Ridley Scott n'a pas pris une ride.  
""Alien" est le plus troublant, le plus angoissant des thrillers futuristes. C'est, à coup sûr, un film à voir." Le Monde, 14 septembre 79 - 
"Le vieil Alien nous revient en jeune homme éternel. Bref, un fantôme qui, de nouveau, nous hante. Car revoir Alien, ce n'est pas tant détecter ses rectifications contemporaines que de voir à quel point ce film est une matrice." Libération, 2019

Publicité
Suggestion d'articles
Suggestion d'articles