COLETTE Le portrait coloré d’une grande dame de la littérature française qui en se battant pour affirmer sa liberté et sa singularité dans un monde patriarcal, a ouvert les portes du féminisme.
Le réalisateur Wash Westmoreland avait été remarqué en 2015 avec Still Alice, drame dans lequel Julianne Moore affrontait les ravages de la maladie d’Alzheimer. Son nouveau film se consacre encore à une figure féminine forte, mais autrement plus positive : celle de la romancière Colette incarnée par Keira Knightley.
"C’est une tranche de vie qui est ici racontée, dans un esprit vif, avec de la fantaisie et de l’élan marqué à l’écran par un montage allègre et des lignes de dialogues alertes.
Le récit biographique est initiatique. Il se compose à trois temps, de jeune femme à épouse, d’épouse à femme libérée, écrivain à succès, comédienne à scandale, amoureuse bisexuelle. La vie de Colette est passionnante et ce cinéma la reconstitue avec bonheur, dans le décor d’un Paris de la Belle époque finement reconstitué, sans surcharge.
Wash Westmoreland avait comme sujet un personnage fort, une Colette dont l’intéresse l’émancipation, comment Colette est devenue Colette, une jeune fille de la campagne s’imposant comme l’un des plus grands auteurs de ce début de XXe siècle. Central est donc le couple formé avec le séduisant et volage Willy, et comment ce dernier lui a volé d’abord la signature de sa série des Claudine, semi autobiographique, avant qu’elle ne s’affranchisse de sa tutelle, bataillant pour gagner sa reconnaissance d’auteur des romans. Il a fallu à Colette, femme de lettres, de nombreuses années avant de devenir cet auteur de plein droit de son œuvre.
Le cinéaste américain, pour raconter ses audaces et son désir de briser des tabous, ne dissocie pas l’écrivain de son autre métier, celui de comédienne : la scène est cet autre lieu d’expression de son indépendance et d’épanouissement de sa liberté, conquête opiniâtre et féministe avant l’heure. Colette ose la mise à nu, montre un sein qu’on ne saurait voir.
Dans un biopic, l’incarnation est essentielle. Colette a le visage de Keira Knightley, égérie Chanel, qui lui donne une allure pimpante, une tonalité piquante, et aussi une belle fraîcheur. Ses engagements pour la cause des femmes lui donne une légitimité supplémentaire, s’il en fallait ajouter à son immédiate séduction."
GLASS Une plongée vertigineuse, en quasi huis clos, dans l'univers mental de deux super-héros
La trilogie super-héroïque de M. Night Shyamalan, la plus déconcertante de ces vingt dernières années se termine en beauté avec Glass, synthèse improbable mais séminale d’Incassable et de Split. Le nouveau film du réalisateur américain, célèbre depuis « Sixième sens » et « Incassable », confirme ici son statut de dernier grand romantique d’Hollywood.
Là où INCASSABLE suivait un homme que sa modeste image de lui-même avait rendu aveugle à son véritable pouvoir ; là où SPLIT explorait le pouvoir mortel d’un monstre créé par un esprit traumatisé, GLASS s’intéresse à l’essence même de l’identité en posant une question : sommes-nous objectivement ce que nous sommes, ou plutôt le résultat physique de ce que notre esprit forme et détermine ? Êtes-vous un super-héros si vous croyez en être un, même s’il ne s’agit que d’un fantasme ?
"Dans Glass, David Dunn (Bruce Willis) et La Bête (James McAvoy) sont tous deux interpellés par la police, ils sont internés dans un hôpital où une psychiatre réfrigérante tente de les persuader que leurs pouvoirs supposément hors normes ne sont que des vues de l’esprit. Curieusement, leur voisin de cellule est Mister Glass (Samuel L. Jackson), pseudo-maître du mal, réduit à un état catatonique. Avec autant de panache que de roublardise, Shyamalan propose en fait un récit à double lecture absolument jouissif. Il se soumet en apparence aux exercices imposés du film de super-héros : l’événement fondateur entraînant les fameux pouvoirs ; l’affrontement final claironné dès le départ ; le rôle majeur joué par les proches (la maman de Glass, le fils de Dunn, une victime survivante et empathique pour La Bête). Mais ces principes de base, incontournables dans les fictions BD ou ciné, il les décortique consciencieusement, en les interrogeant, en les démythifiant. Entre les super-héros et ceux qui les regardent benoîtement, où est l’imposture ? A-t-on seulement besoin de telles mascarades ? Un questionnement d’autant plus sulfureux qu’il intervient alors que le public est inondé de productions estampillées Marvel ou DC. Nous sommes ici à l’opposé : de longues séquences dialoguées plutôt que de l’esbroufe explosive ; un quasi-huis clos plutôt qu’un méga-univers numérisé ; et une mise en scène à la précision d’orfèvre. Du grand Shyamalan !" La voix du nord
QU’EST CE QU’ON A ENCORE FAIT AU BON DIEU Le retour des familles Verneuil et Koffi au grand complet !
Claude et Marie Verneuil font face à une nouvelle crise.
Leurs quatre gendres, Rachid, David, Chao et Charles sont décidés à quitter la France avec femmes et enfants pour tenter leur chance à l’étranger.
Incapables d’imaginer leur famille loin d’eux, Claude et Marie sont prêts à tout pour les retenir.
De leur côté, les Koffi débarquent en France pour le mariage de leur fille. Eux non plus ne sont pas au bout de leurs surprises…
"On constate donc d’emblée un déplacement de la problématique sociétale entre le Bon Dieu numéro un et le Bon Dieu numéro deux. Autant le premier se centrait, à travers les quatre gendres multiethniques de la famille Verneuil, sur les querelles inter-communautaires et l’idée que le racisme, loin de se réduire au milieu catholique bon teint des beaux-parents, était la chose la mieux partagée au monde, autant le second recolle les morceaux de la famille, confrontée aux dysfonctionnements d’un pays en lequel ils ont perdu toute confiance."LE MONDE
"Ce second opus est encore meilleur que le premier sorti en 2014. Le scénario cosigné Philippe de Chauveron et Guy Laurent est particulièrement bien écrit. Les répliques fusent. Les rebondissements sont multiples. Entre les clichés racistes, les remarques franchouillardes et l'humour, la crête est fine mais les deux scénaristes s'en sortent bien.
On retrouve avec plaisir Christian Clavier en notaire retraité qui lit Le Figaro Magazine et s'improvise en Stéphane Bern quand il fait visiter à ses gendres les châteaux de la Loire. À ses côtés, Chantal Lauby en grand-mère désespérée est toujours aussi drôle. "Le figaro
ALIEN LE HUITIEME PASSAGER , sortie en 1979 le film culte de Ridley Scott n'a pas pris une ride.
""Alien" est le plus troublant, le plus angoissant des thrillers futuristes. C'est, à coup sûr, un film à voir." Le Monde, 14 septembre 79 -
"Le vieil Alien nous revient en jeune homme éternel. Bref, un fantôme qui, de nouveau, nous hante. Car revoir Alien, ce n'est pas tant détecter ses rectifications contemporaines que de voir à quel point ce film est une matrice." Libération, 2019
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