La soirée était annoncée comme l’une des plus magiques de l’histoire du festival. Elle fut…atomique !
Plus de 10 000 personnes étaient rassemblées sous le chapiteau de JIM, pour voir Santana, la légende de Woodstock, aux 100 millions de disques vendus de par le monde.
Car 50 ans après, le phénoménal guitariste américano-mexicain n’a rien perdu de sa superbe. Tout y est : la puissance, l'ultra sensualité électrisante, auxquelles se sont ajoutés l’expertise et le professionnalisme. Et l’engagement de celui qui lutte inlassablement pour faire « tomber les murs ».
Combattre le racisme, les inégalités, les guerres, les injustices à travers le pouvoir de la soul, du blues, du funk, du jazz, de la pop, de la salsa, le tout servi par une formation de musiciens en béton qui se sont surpassés, et un défilé d’images explicites sur écrans géants. Le don de transformer le public en parterre de fleurs. « Peace and love » toujours, mais avec un côté plus rock, moins planant, moins freiné que celui des années 70. Comme une urgence…
Étincelants, les tubes s’enchaînent sans laisser le temps à la vague humaine de s’échouer. Soul Sacrifice, Oye Como Va, Black Magic Woman, Mona Lisa, Maria Maria…avec une énergie puissance 1 000.
Le maestro, tout en sobriété, pince ou caresse les cordes dont chaque frette est ornée d’un oiseau, et l’enchantement lyrique se répand comme un filtre à travers la foule.
Les chanteurs Andy Vargas et Ray Greene, qui occupent la scène dans un dynamique chassé-croisé, sont tout simplement prodigieux.
Et lorsque Cindy -la jeune épouse de Carlos Santana-, fabuleuse et infatigable batteuse, reprend Imagine de John Lennon, c’est toute la rage de vivre version millénium qui émane de sa voix gutturale, pour transformer cet hymne à la paix en nouveau combat.
Pas de rappel pour ce concert homérique, qui a tout donné. Les techniciens remballent déjà les câbles, direction l’Allemagne pour une nouvelle prestation dès demain.
Le chapiteau laisse s’écouler la foule comme une lave brûlante regorgeant d’énergie dans les rues de la ville d’où s’élèvent encore quelques notes de jazz. La tête pleine du psychédélique et intemporel « Santana power »…