Le concert de clôture du 25e festival Tempo Latino s’est terminé très tard hier soir, autour d’un florilège de stars aux couleurs « Tempo York ».
Lorsque le combo parisien Setenta (gagnant du trophée de la Conga Tempo Latino 2017) est rejoint sur scène par le légendaire Joe Bataan, tout le monde est bien d’accord sur une seule et même chose : danser ! Là, d’entrée, sans échauffement, sans fausse pudeur, à deux, quatre, dix, dans une improvisée mais parfaite chorégraphie qui fait des émules et gagne une bonne partie du public.
Est-ce sa voix de velours, son sourire et sa moustache de crooner qui incitent à ce lâcher-prise ? Ou l’enchaînement des standards revisités par le Latin Soul de Setenta ? Sûrement le savant mélange des deux.
Quand Joe Bataan rencontre la Setenta, la salsa rencontre le funk. Ce qui donne un spectacle New Latin Soul fabuleux. « Just clap your hands everybody » !...
Et comme il fallait refermer cette 25e édition sur un événement phénoménal, un retour aux sources de la salsa pure et dure s’imposait avec le mythique « Barrio » new-yorkais des New York Salsa All Stars.
Illusion d’optique ? Le ruedo semble rétrécir à vue d’œil avec l’affluence des aficionados qui se pressent dans les arènes. Et ils ont raison, car une constellation de stars va illuminer le Mercadonegro, célèbre orchestre qui accompagnait Celia Cruz, Tito Puente, ou Santana.
Tout d’abord, Jimmy Bosch, le tromboniste le plus recherché de la scène musicale latine, impressionnant par ses impétueux solos menant les danseurs où bon lui semble. Ce virtuose d’origine portoricaine s’amuse dans des improvisations à couper le souffle.
Puis, irruption sur scène d’un volcan japonais, Nora, vêtue d’un incroyable kimono de soie rouge, mélange détonant de larges manches et d’une micro-jupe de salsera ! Les spectateurs les plus dubitatifs quant au mélange nippon-latino ravalent vite leur perplexité tandis que la belle dame leur colle une démonstration de ses capacités musicales et chorégraphiques sans appel.
Flamboyante et regorgeant d’énergie lors de sa prestation, elle retrouve sa timidité naturelle lorsqu’elle s’exprimera en français pour dire toute sa fierté d’être ici.
Salves d’applaudissements, qui s’enchaînent lorsque José Alberto, « El Canario », vient chavirer le cœur des arènes, pour un long moment de folie joyeuse et collective. Hommages à Celia Cruz, Tito Puente, Compay Segundo, entrecoupé d’harmonieuses mélodies sifflées - d’où son surnom -… Comment résister ?
« Yo quiero bailar contigo », les danseurs, frustrés de ne pas pouvoir exprimer leur passion salsera dans le ruedo, s’invitent au milieu des gradins.
Infatigable Canario qui enchaîne les rythmes avec fougue.
« La vida es un carnaval » réunira toutes ces étoiles pour un final sur la scène de Tempo Latino, qui clôture majestueusement son 25e anniversaire.
Photos Marc Le Saux