Le panneau de bienvenue qui s’affiche à l’entrée des arènes de Vic-Fesensac résume parfaitement et à lui seul l’esprit particulièrement convivial qui règne sur le festival depuis 25 ans maintenant. Tipico.
Venir à Tempo Latino, c’est comme retrouver des cousins le temps des vacances, partager des moments de pur bonheur aux rythmes des congas. Et ici, la famille s’agrandit toujours un peu plus au fil des ans !
Dans quelques heures, les festivaliers envahiront les rues enfiévrées de la ville, et fouleront un sable digne d’une plage caribéenne.
La soirée d’ouverture « À wax toute ! » affichera les couleurs bigarrées de l’Afrique avec le Gangbé Brass Band, fanfare du Bénin mondialement reconnue pour sa qualité et son originalité. Les vibrations afro-beat et jazz, relayées par la magie des cuivres, des percussions et des polyphonies, vont s’emparer du public des arènes, avant de laisser place à Angélique Kidjo. Saluée par toute la presse internationale, la diva africaine rendra hommage à l’immense artiste et reine de la salsa, Célia Cruz, qui s’était produite il y a tout juste vingt ans sur la scène de Tempo.
« Rythmes en fusion ! », le vendredi soir, avec The Souljazz Orchestra et son tourbillon de rythmes soul, jazz, afro-latin et antillais, où critiques sociales et messages d’espoir viendront se mêler aux sons des cuivres dévastateurs, des claviers poussiéreux et des percussions polyrythmiques. Prévoir donc de bonnes chaussures !
En deuxième partie de soirée, Cuba rencontrera la Jamaïque, avec Havana Meets Kingston. Un projet unique, jusqu’à ce jour, porté par le producteur australien Mista Savona, où les deux univers si différents et pourtant si proches fusionnent pour donner naissance à un échange intergénérationnel et culturel historique. Musiciens expérimentés et jeunes prodiges des îles s’y côtoient, les frontières tombent, une nouvelle page de la musique des Caraïbes s’ouvre.
Et ça continue avec une « Vuelta des ritmos ! » le samedi, lorsque le tango invitera l’électro pour chalouper (voire chavirer !) entre élégance et sensualité. Plaza Francia Orchestra, « orquesta tipica » argentin porté par les auteurs-compositeurs Makaroff et Müller, touchés par le virus fascinant du tango, le réinvente et le pimente avec une version électronique. Ça va chatouiller dans le bas des reins…
Cuidado, Amparanoïa revient! L’engagée, la courageuse, qui adore mélanger les styles musicaux pour mieux porter joyeusement sa contestation. Amparo Sanchez, l’une des voix les plus typiques d’Espagne, rend hommage à ce personnage emblématique qu’elle avait décidé un jour d’abandonner, pour mieux le retrouver sur scène aujourd’hui.
Et pour célébrer le retour d’Amparanoïa à Tempo (son concert à Vic remonte à 2004) et ses 20 ans de carrière, ses proches la rejoindront : Sergio Mendoza, bien connu du public vicois pour s’être produit l’an passé dans les arènes avec son groupe Orkesta Mendoza, et Sara Curruchich, « petite sœur » d’Amparo, symbole de toute une génération de jeunes Mayas qui se battent contre le racisme, les discriminations, la défense des droits des femmes et des Indiens d'Amérique Latine. La fête sera revendicative et belle !
Enfin, pour clôturer ce 25ème festival, la légende américaine du latin soul Joe Bataan rencontrera le Latin Soul Band européen Setenta (gagnant du trophée de la Conga Tempo Latino 2017) lors d’une soirée « Tempoyork », très New Latin Soul, avant de retrouver le rythme, l’énergie et l’audace de New York Salsa All Stars. Leur venue en 2001 avait déjà bien marqué les esprits. Symbole du "Barrio" new-yorkais, cette formation a puisé dans les influences antillaises, hispaniques et portoricaines de ses membres pour servir la Salsa Dura, devenue, depuis, une universalité. Une soirée à devenir fou !
Un choix majestueux pour ce 25ème anniversaire, empreint de cette richesse multiculturelle chère à Tempo, que Jean Arnaud, récemment disparu, aurait approuvé à 100%.