Sebyan micro ferme son magasin d’informatique à Nogaro

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Une perte énorme pour le territoire

Sebyan micro a fermé le 6 juillet 2018, pour cause de mise en liquidation judiciaire. C’est une catastrophe pour les habitants de Nogaro et de sa région. Pour tous ceux, en nombre croissant, qui ont besoin de l’informatique pour leur travail et tous ceux qui s’initiaient au traitement de texte, aux moteurs de recherche, aux réseaux sociaux, aux échanges instantanés avec famille et amis etc. Yannick Bertrand n’était pas seulement un vendeur du matériel informatique et TV, mais c’était (c’est) un dépanneur hors pair. Quelqu’un de très expérimenté qui trouvait toujours la solution du problème qu’on lui soumettait. Car, bien qu’âgé de 45 ans, il a 30 ans d’expérience de recherche et de dépannage informatique.

Comment en est-on arrivé là ?

Tous ceux qui comptaient sur lui sont déstabilisés. Le Journal du Gers a rencontré Yannick vendredi 6 juin et lui a demandé ce qui avait coulé son entreprise. Il voit trois causes à cela :

  • l’impossibilité de lutter avec la concurrence des achats de matériel par Internet et dans les grandes surfaces, dont les prix sont souvent jusqu’à 30 % inférieurs à ceux qu’il pouvait pratiquer,

  • la concurrence des autoentrepreneurs qui n’ont ni local ni employés (Sebyan avait deux employés) : le client commande le matériel, l’autoentrepreneur l’installe, dépanne et facture des honoraires,

  • la hausse permanente des charges sociales, malgré les déclarations des gouvernements : seule exception, 2017, où elles ont diminué d’un pourcentage infime.

Yannick comprend parfaitement que, le pouvoir d’achat ayant baissé, les clients achètent, en priorité absolue, des prix bas. Même si une déception survient quand le PC destiné à jouer, vendu 300 euros, ne tient pas la route. Mais que faire contre cette concurrence ? Sebyan a baissé ses marges de 10 % sur des PC dont le prix a été divisé par 3 en 10 ans. Donc, moins de ventes en volume de matériel dont le prix est en baisse, avec une marge réduite : c’est intenable. Précisons que le chiffre d'affaires de Sebyan était composé de 80% de vente et de 20% de maintenance et que cette proportion n'a pas varié de 2002 à 2018, alors que le chiffre d'affaires déclinait. Yannick en conclut que "même sur la main-d'œuvre, la concurrence est bien réelle".

L’avenir

À ses clients, Yannick conseille de s’adresser à A6Landes (Aire-sur-l’Adour) pour l’informatique et à Gilles Dales (à Nogaro) pour la télévision. Il estime que les magasins high tech ne peuvent plus survivre dans les villages, mais seulement, pour l’instant, dans les villes moyennes. Seul le dépanneur sans magasin ni salariés peut s’en sortir.

Le service après vente risque de disparaître : une panne restera une panne. On sera obligé de racheter du matériel neuf.

Et lui, qui a 45 ans et un savoir-faire considérable ? À titre personnel, il ne regrette pas cette aventure de 16 ans à Nogaro. Il envisage de mettre les mains dans le cambouis – informatique et physique - de l’électricité, de l’électrotechnique et/ou de la mécanique, par exemple dans des chaînes de production. Car il a plusieurs cordes à son arc.

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