Photo : Alain Cheymol ( sur la gauche) et Louis Guillochon
Pour son ouverture annuelle qui démarre ces jours-ci par le vernissage de cet artiste, Alain Cheymol propose un talent incontestable , ayant une reconnaissance européenne. Hypperréaliste, Louis Guillochon se met au service de son modèle sans jamais le trahir. Ne dit-il pas : « Chaque détail compte, et je compte chaque détail, je l’amplifie même. Un portait me demande 60 à 80 heures, voire plus.. Mais l’idéal, c’est d’avoir du plaisir à faire un tableau et si ce tableau donne du plaisir, alors la mission est accomplie ».
Le pastelliste a tracé sa route vers des sujets du quotidien, souvent par les voyages, promenades, les rêveries d’un jour.. On est saisi par son observation, on médite sur tel paysage, telle grappe de raisin, tel personnage..c’est par un regard incisif et bouleversant qu’il nous propose de découvrir des œuvres étonnantes. Il a cet étrange pouvoir de réaliser pour notre plus grand plaisir, de « l’hyperréalisme ». Ses œuvres sont lumineuses. Que ce soit le scintillement de l’eau, les personnages ou les paysages, c’est le rayonnement de la vie rendu par des couleurs à la fois tendres ou plus accentuées..à petits coups précis, minutieux, sa peinture n’est pas une peinture de geste mais de précision !
Son parcours
Il est venu de Normandie en passant par l’Aude où son frère vivait, mais c’est un homme qui a des fourmis dans les jambes, et voyage beaucoup.. Il découvre le Sud-Ouest qu’il apprécie pour la beauté des paysages, sa lumière et son climat..C’est ainsi qu’il croise sur sa route France, qui vit près d’Ordan-Larroque , c’est le coup de cœur, et le voilà qui s’installe dans le Gers.
LDJG : Comment avez-vous abordé le pastel, était-ce une occupation principale ou est-ce une passion enfouie ?
LG : En fait, j’ai toujours abordé la peinture comme une passion. Cette passion m’a toujours pris beaucoup de temps. Plus jeune, je m’intéressais au dessin, puis par la suite j’ai voulu étudier aux Beaux-Arts de Caen, en tant qu’étudiant externe. Un professeur m’a demandé de l’aider à enseigner pendant un an, car il s’était rendu compte que j’étais passionné par les cours et le contact avec les autres. Puis ma famille a décidé de s’installer à Paris où j’ai travaillé, tout en prenant des cours du soir à l’Ecole Boulle pendant un an. Ma vie active a pris le dessus sur la peinture, et j’ai dû faire un choix afin de favoriser ma vie professionnelle. J’ai donc travaillé au service administratif de Nestlé France, cela me prenait beaucoup de temps et d’énergie, aussi j’ai mis l’art en « stand by ».
LDJG : Vos œuvres sont empreintes de lumière, de couleurs, comment l’expliquez-vous ?
LG : J’essaie d’exprimer mes sentiments du moment, en représentant des œuvres pleines de chaleur, de convivialité, comme un hommage à la vie, à ce qu’elle m’a apporté et à ce qu’elle continue de m’apporter.
LDJG : Ici, nous sommes devant une toile où l’âtre est le sujet dominant, on imagine la flambée du soir où les anciens se retrouvaient, est-ce un retour au passé. Il y a du style, de la précision dans les contours, le pastel offre- t-il cette sensation ?
LG : Je pense que mes peintures sont proches de l’hyperréalisme, à la fois proche de l’aquarelle, elles sont comme des instants de vie dépourvus de mystère, mais qui provoquent une ambiance, un morceau de temps comme si elles souhaitaient s’inviter dans un lieu pour le personnaliser. C’est aussi ce que je souhaite, représenter des œuvres ouvertes, afin de séduire le plus grand nombre et offrir une part de moi à travers la peinture finie. C’est aussi un hommage aux autres, au bonheur que je vis chaque jour, je souhaite que mes toiles soient remplies de bonheur et de gaieté.
LGDG : Votre univers pictural est attachant, agréable, on s’y sent bien, rassuré, plein de positivisme, de réalisme ..
LG : Au contraire de l’abstrait, où on pense les choses sans les montrer, je pense que ma technique évoque la réalité des choses et les gens ne sont pas étonnés, n’ont pas besoin d’imaginer. Je pense qu’aujourd’hui on ne regarde plus ce qui nous entoure et je souhaite revenir à certaines valeurs. Il faut aussi beaucoup de patience, se perfectionner à chaque fois.
Le galériste Alain Cheymol dit quelques mots à propos de son nouvel invité
LGDG : Qu’est-ce qui vous a donné l’idée d’exposer un pastelliste , un artiste qui sort des sentiers battus tel que Louis Guillochon
AC : Tout d’abord, j’avais envie d’innover en présentant un artiste à la fois accompli et original. Cette rareté de talent et précision m’a conquis, convaincu tout de suite. Cette passion de l’art pictural également. Cela me permet de revenir à des fondamentaux. Le personnage de Louis également, qui a donné des cours et a donc ce côté pédagogique. Il va même proposer des démonstrations aux gens intéressés. C’est le démarrage de la 8ème saison de la galerie. Je trouve personnellement le travail de Louis Guillochon ahurissant, à la fois de simplicité et d’observation. Il balaie d’un revers certaines idées reçues que chacun peut se faire sur la peinture en proposant des œuvres très travaillées, pleines de lumière et de message.Il revient à des valeurs humaines, lorsqu’il parle d’hyperréalisme, c’est bien le terme correspondant.
D’autres expositions sont prévues, en avril et en mai, avec une jeune artiste allemande qui exposera des œuvres en tissu. Il y aura de la féérie, du fantastique, par les œuvres en tissu provenant des Indes..puis ce sera deux artistes africains, qui auront à cœur de montrer l’art tiers-mondiste…beaucoup de diversité dans les choix, et bien d’autres invités que le lecteur pourra découvrir dans les annonces.
L’exposition est visible jusqu’à la fin du mois à nou’Arts Galerie située 19 rue Lamartine à Auch
Horaires et jours d’ouverture : mardi au samedi de 15 h à 19 h