C’est un spectacle de divertissement que propose le Théâtre du Griot Blanc, le samedi 17 mars à 21 heures au théâtre municipal d'Auch, en assemblant deux des petites pièces en un acte de Georges Feydeau : les plus brillantes et les plus réputées, des perles dans son œuvre considérable.
Dans Feu la mère de Madame, un quiproquo énorme met le feu aux poudres entre Yvonne et son mari, de retour à quatre heures du matin d’une festivité où il estimait que sa femme n’avait pas sa place . Dans Mais ne te promène donc pas toute nue, la propension de Clarisse à déambuler chez elle en tenue légère met en fureur son mari et est désastreuse pour sa carrière politique.
Les spectateurs sont invités à plonger dans les scènes de ménage sans pause et sans fin qui sont le quotidien de ces deux couples bourgeois de la Belle Epoque. Et si aujourd'hui le public est abreuvé de ce thème à la télévision, le spectacle vivant est toujours un plus. Il pourra savourer, en outre, le talent inégalé du « maître du vaudeville ». Sa verve étourdissante, son sens du comique, qui fuse à tout moment, assurent un grand moment de rire et de plaisir théâtral.
Pour autant, il n’y aura pas moins matière à réfléchir dans ce spectacle léger. Il appelle, en effet, un regard critique, les deux pièces pointant le caractère lamentable du rapport conjugal dans le milieu bourgeois qu’épingle l’auteur. Le statut d’infériorité de la femme, traitée en mineure, laissée sans instruction, l’accule à un comportement revendicatif où éclate sa frustration. Quant à l’homme, plein d’ambition mais médiocre, il n’a de cesse d’affirmer sa supériorité supposée pour asseoir une autorité maritale que, dans son idéal étriqué, rien ne doit remettre en cause.
